Chers VSeurs,

J’espère que les services postaux interdimensionnels vous feront parvenir ces quelques mots sans trop tarder, je vous écris en effet du royaume des elfes, où le roi y a son propre groupe folk metal fort humblement nommé ELVENKING. C’est d’ailleurs en écoutant son troisième album fin janvier là-bas sur Terre que j’ai soudain été transporté dans cet univers étrangement onirique où de délicieuses fées grandes comme le pouce virevoltent sans cesse autour de chaque nouvel arrivant. Ici, on m’appelle le Grand Et Beau Barbu Qui Vient Des Terres Souillées et à chaque veillée j’ai droit à une représentation du roi accompagné de ses musiciens… La classe quoi.

Bien qu’il n’ait aucun équivalent dans son royaume, ELVENKING fera immanquablement penser sur Terre à d’autres formations reconnues comme BLIND GUARDIAN, RHAPSODY (la dimension symphonique en moins) ou SKYKLAD dont ils font une reprise (« Penny Dreadful ») sur l’édition limitée de l’édition européenne. On retrouve donc des plans folks typiques du genre (violons dansants, chœurs festifs) mariés à une solide base heavy metal, de jolis solos et une voix masculine haut perchée. Les morceaux sont entraînants et on peut même relever un tube, « The Wanderer », qui a tout pour devenir un hymne de concert et est déjà ici l’une des ritournelles préférées des Elfes avec sa rythmique énergique, son refrain mi folk-mi speed mélodique, son violon entraînant et son break (toujours au violon) qui est un appel au chœur viril !

Les gens sont si gentils avec moi et les petites elfettes si câlines que j’attend avec impatience ces instants quotidiens privilégiés au cours desquels tout le monde écoute religieusement « The Winter Wake » autour du feu, mais je ne serai pas surpris qu’hors de ce contexte l’auditeur finisse par se lasser malgré les bonnes idées et la bonne volonté évidente du roi et de ses musiciens. On peut en effet regretter ce côté répétitif des riffs et des interventions du violon, qui ne varient pas beaucoup, ainsi que le chant assez linéaire et manquant de conviction. Je me suis évidemment bien gardé de faire part de mes remarques ; le dernier à s’y être risqué s’est retrouvé au cachot à se taper le dernier KISKE en boucle pendant des semaines ! Ça calme ;o) Le roi est cool, mais également très fier de sa musique…

Ceci étant dit, je dois admettre qu’on trouve également beaucoup de bons moments sur l’album (et cela n’a rien à voir avec les elfettes toutes plus craquantes les unes que les autres qui se battent chaque soir pour écouter le récital d’ELVENKING sur mes genoux) : « On The Morning Dew », gentille ballade folk acoustique sur laquelle une amie du roi lui donne la réplique d’une voix enchanteresse, « Devil’s Carriage » sur laquelle plane l’ombre d’Eddie la mascotte de MAIDEN, et globalement les rythmiques appuyées qui forment l’ossature de chaque titre, sur lesquelles pourront se concentrer ceux qui ne peuvent se faire à tous ces violons et chœurs folks.

Voilà, la chandelle ne va pas tarder à s’éteindre, la nuit est tombée depuis longtemps sur le village et je ne vais pas tarder à rejoindre ma couche. Juste avant de finir quelques petites précisions sur l’album, ELVENKING ayant décidé de s’entourer de ptits gars bien connus chez nous pour percer le marché terrien : mastering par Mikka Jussila aux Finnvox Studios (Finlande) et pochette de Gyula Havancsak, déjà auteur de celles des deux derniers ANNIHILATOR, il y a pire comme collaborateurs… Sur ce, bonne nuit à tous, ma compagne du jour me réclame (l’elfette est câline, vous ai-je dit) ;o)


Rédigé par : Dungorpat | 13/20 | Nb de lectures : 12701