ELVENKING - Red Silent Tides (AFM/Underclass) - 19/11/2010 @ 08h21
Les débuts d’ELVENKING étaient assurément prometteurs. Pour de nombreux fans, le sommet du groupe a d’ailleurs été atteint avec l’excellent "Wyrd" paru en 2004. Depuis lors, les Italiens se sont révélés incapables de maintenir un tel standard de qualité. Alors que "The Scythe" (2007) se voulait plus sombre et agressif, et par là même moins orienté folk metal qu’auparavant, son successeur publié l’an dernier n’était rien de moins qu’un album intégralement acoustique. Qu’en est-il alors de ce "Red Silent Tides" que tout un chacun attend, forcément, au tournant ?
On retiendra d’abord de ce disque son superbe artwork signé Samuel Araya, déjà responsable, notamment, des illustrations du "Thornography" de CRADLE OF FILTH. Dommage, néanmoins, que les bonnes surprises s’arrêtent là. Car, musicalement, ce nouvel ELVENKING déçoit plus qu’il ne rassure sur l’inspiration et l’état d’esprit du combo. Définitivement relégué aux oubliettes, le heavy folk qui rappelait autrefois un groupe comme SKYCLAD est ici supplanté par un power metal très accessible et trop conventionnel. Subsistent quand même quelques parties de guitare acoustique par-ci, d’entrainantes mélodies de violon par-là, mais celles-ci sont vraiment rares et ne servent en fait que d’accompagnement.
Non, définitivement, les Italiens ont privilégié une démarche qui, si elle n’est pas uniquement commerciale (quoique…), laisse trop de place au convenu et à la facilité. La musique du groupe, simplifiée, plus mélodique, repose désormais largement sur des refrains accrocheurs au possible. Certains titres sonnent par conséquent très américain (le mot est lâché), dans le mauvais sens du terme, pour ne pas dire pop. « The Last Hour » voit ainsi le chanteur Damnagoras se prendre pour Jon Bon Jovi. No comment…
Pourtant, si ELVENKING franchit la ligne rouge sur plusieurs morceaux très easy listening (« Possession », « Those Days »), le groupe se montre aussi capable de durcir le propos par moments. Plus speed, agrémenté d’éléments folk bienvenus, « Your Heroes Are Dead » passe relativement bien. « This Nightmare Will Never End » séduit également par son côté énergique et ses guitares très mélodiques, tandis que « Silence De Mort » et « Runereader », plus épiques, ne sont pas en reste. Il n’empêche que les Italiens sonnent désormais plus comme du EDGUY dernière période que comme le petit groupe de folk metal sautillant que l’on a connu voici quelques années.
Restent alors, au bout du compte, et malgré cette franche déception, une production irréprochable signée Dennis Ward, ainsi que certaines plages démontrant qu’ELVENKING vaut encore bien mieux que cet ensemble très lisse. "Red Silent Tide"s s’écoute avec plaisir, là n’est pas la question, mais on regrette que le groupe ait davantage sorti un « produit » à même de séduire le plus grand nombre qu’un album de metal authentique et personnel. Les fans de la première heure, s’il en reste encore, vont faire la gueule, pour sûr. Les derniers arrivés s’enthousiasmeront quant à eux sur cette galette sans prise de risque.
PS : A noter, quand même, que l’édition limitée de "Red Silent Tides", contient un deuxième disque qui n’est ni plus ni moins que la première démo du combo italien, "To Oak Woods Bestowed", sortie en 2000 et aujourd’hui introuvable. Plusieurs chansons ont par la suite été réenregistrées pour figurer sur le premier opus d’ELVENKING, "Heathenreel". L’initiative mérite d’être soulignée.
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On retiendra d’abord de ce disque son superbe artwork signé Samuel Araya, déjà responsable, notamment, des illustrations du "Thornography" de CRADLE OF FILTH. Dommage, néanmoins, que les bonnes surprises s’arrêtent là. Car, musicalement, ce nouvel ELVENKING déçoit plus qu’il ne rassure sur l’inspiration et l’état d’esprit du combo. Définitivement relégué aux oubliettes, le heavy folk qui rappelait autrefois un groupe comme SKYCLAD est ici supplanté par un power metal très accessible et trop conventionnel. Subsistent quand même quelques parties de guitare acoustique par-ci, d’entrainantes mélodies de violon par-là, mais celles-ci sont vraiment rares et ne servent en fait que d’accompagnement.
Non, définitivement, les Italiens ont privilégié une démarche qui, si elle n’est pas uniquement commerciale (quoique…), laisse trop de place au convenu et à la facilité. La musique du groupe, simplifiée, plus mélodique, repose désormais largement sur des refrains accrocheurs au possible. Certains titres sonnent par conséquent très américain (le mot est lâché), dans le mauvais sens du terme, pour ne pas dire pop. « The Last Hour » voit ainsi le chanteur Damnagoras se prendre pour Jon Bon Jovi. No comment…
Pourtant, si ELVENKING franchit la ligne rouge sur plusieurs morceaux très easy listening (« Possession », « Those Days »), le groupe se montre aussi capable de durcir le propos par moments. Plus speed, agrémenté d’éléments folk bienvenus, « Your Heroes Are Dead » passe relativement bien. « This Nightmare Will Never End » séduit également par son côté énergique et ses guitares très mélodiques, tandis que « Silence De Mort » et « Runereader », plus épiques, ne sont pas en reste. Il n’empêche que les Italiens sonnent désormais plus comme du EDGUY dernière période que comme le petit groupe de folk metal sautillant que l’on a connu voici quelques années.
Restent alors, au bout du compte, et malgré cette franche déception, une production irréprochable signée Dennis Ward, ainsi que certaines plages démontrant qu’ELVENKING vaut encore bien mieux que cet ensemble très lisse. "Red Silent Tide"s s’écoute avec plaisir, là n’est pas la question, mais on regrette que le groupe ait davantage sorti un « produit » à même de séduire le plus grand nombre qu’un album de metal authentique et personnel. Les fans de la première heure, s’il en reste encore, vont faire la gueule, pour sûr. Les derniers arrivés s’enthousiasmeront quant à eux sur cette galette sans prise de risque.
PS : A noter, quand même, que l’édition limitée de "Red Silent Tides", contient un deuxième disque qui n’est ni plus ni moins que la première démo du combo italien, "To Oak Woods Bestowed", sortie en 2000 et aujourd’hui introuvable. Plusieurs chansons ont par la suite été réenregistrées pour figurer sur le premier opus d’ELVENKING, "Heathenreel". L’initiative mérite d’être soulignée.
Rédigé par : up the irons | 11.5/20 | Nb de lectures : 12407