Attention chef d’œuvre !!!
Une fois n’est pas coutume, j’ai décidé de mettre ma conclusion en introduction pour bien attirer l’attention du lecteur (oui, toi qui lis ces lignes), car cela faisait longtemps que je n’avais pas été aussi « bouleversifié » par un album.

Mais commençons par détailler la musique développée ici, chose qui s’avère être peu évidente. Et le groupe ne me facilite pas la tâche en assurant qu’il fait du psycho métal. Bon en gros, on peut dire qu’il s’agit d’un album de dark metal progressif. Certains ont peut-être déjà eu l’occasion de les entendre live puisqu’ils avaient réussi à décrocher les premières parties des concerts de Opeth ou Arcturus, Evergrey ou After Forever.
Pour ceux qui seraient passés à côté de leurs précédents opus (quelle erreur !), sachez qu’après un « Comastory » prometteur qui avait posé les bases de l’univers propre à Ellipsis, les Grenoblois avaient frappé un très grand coup avec « From beyond thematics ».
Ce dernier est tout simplement un des meilleurs albums que je possède, tous styles confondus; c’est pour cela que je trépignais d’impatience à l’idée d’entendre de nouveaux morceaux.

Franchement, j’avais du mal à croire qu’ils arriveraient à faire mieux que leur précédent album et, en quelque sorte, je dois dire qu’ils n’ont pas réussi à mieux faire, mais qu’ils ont fait au moins aussi bien. (ce qui est déjà un bel exploit !)
Tout simplement parce que les morceaux sont différents : moins alambiqués, et donc un poil plus facile d’accès ; enfin un poil seulement, parce que lorsque l’on se retrouve avec 11 titres pour près de 65 minutes de musique, ce n’est pas digérable dès la première écoute.
Ceci est compréhensible si l’on s’attarde sur les influences du groupe parmi lesquelles on retrouve Devin Townsend, Pain Of Salvation, Tool ou Nevermore ; pour ce dernier c’est surtout le chant caractéristique de Emmanuelson qui va lorgner de temps à autres sur le chant de Warell Dane. Un chant varié mais toujours plaisant qui fait d’ailleurs la force d’Ellipsis.
Pour le reste, ce n’est qu’un long fleuve d’émotions qui vous submergent au gré de rythmes changeants, de riffs rageurs en mélodies contrastés, de structures inattendues où le clavier vient distiller avec intelligence quelques arrangements bien sentis.
J’ai eu beau chercher un point faible à cet « Imperial Tzadik » mais ce n’est pas du côté de la production que j’ai réussi à y dénicher une faiblesse quelconque. Confié aux bons soins de Terje Refsnes, et enregistré aux Soundsuite studio (Theatre of Tragedy, Tristania, Nightmare …), la production se veut irréprochable et permet une retranscription optimale de leurs compositions, enrichies par la présence de deux invités : Tore Otsby (ARK) et Gérard Foix (Eternal Flight).

Que pourrais-je lui reprocher alors ? Des textes médiocres peut-être ?
Raté puisque les paroles traitent de sujets plutôt intéressants notamment les abus des expérimentations sur les animaux ou le génocide du peuple indien.
Que dois-je dire de plus pour vous convaincre, si ce n’est que cet album, comme son prédécesseur, s’apprécie dans son intégralité et non chanson par chanson (et que ce n’est pas l’écoute de l’extrait MP3 qui pourrait faire adhérer les sceptiques à leur démarche.)
Faites néanmoins preuve d’une sagesse impériale (tzadik signifiant sagesse en hébreu), si vous n’arrivez pas à assimiler la complexité de leurs compositions à la première écoute, réessayer encore, vous verrez qu’ensuite, vous ne pourrez plus vous en passer.

P.S : une fois cela fait, procurez vous « From beyond thematics » (si ce n’est déjà fait), et veuillez répéter l’opération.


Rédigé par : Metal Militia | 18/20 | Nb de lectures : 28799