Pour ceux d’entre vous qui s’étonnent de voir pulluler commes des bancs de merlans les chroniques de black des cavernes sur VS : moi aussi. Par bonheur, il arrive que se prenne dans la nasse un spécimen d’exception, une rareté athlétique comme on n’en voit qu’une fois tous les solstices, et qui par son profilage et ses attributs privilégiés vous compense à elle seule une pêche cafardeuse. Elite ne sont pas de cette écaille de champions (pardon pour le débandage express), mais n’en appartiennent pas moins davantage à la catégorie des poissons qui se débattent pour tenter de sortir du filet qu’à celle qui se laisse entasser au centre sans velléité de réaction. Elite est par conséquent une affaire de pour et de contre. Elite ont pour eux un nom qui annonce la couleur, un artwork dont l’unité fait le caractère, et une musique tout à fait correcte. Elite ont contre eux un nom effroyablement pédant, un artwork qui repique des fresques guerrières déjà aperçues sur X autres albums, et une musique tout à fait correcte. Pour faire court et utile, ceux qui ne jurent que par tout ce qui se situe entre le timbre rance de Burzum, la fougue sans fard des premiers Satyricon et le riffing pagan primitif à la Ildjarn possèdent déjà en double, en triple, peut-être en centuple et en mieux sur leurs rayons à peu près 99% de ce qu’Elite est en mesure d’offrir sur « Kampen », et devront décider s’ils souhaitent y ajouter un second-couteau dont le devenir, potentiellement intéressant, est encore gribouillé dans les étoiles. Ceux que le style indiffère n’auront même pas mis le nez dans cette chronique…


Rédigé par : Uriel | 11.5/20 | Nb de lectures : 7725