Break: Interruption momentanée observée par tout l'orchestre pour laisser un soliste jouer ou chanter seul, ou pour créer un effet d'attente (Source: Dictionnaire de l'Académie Française, neuvième édition).
Tout mordu de musique en a des milliers dans les oreilles. Le petit break bien senti entre deux assauts carnassiers, le break stratégique pour recharger les batteries avant un showdown final, même le long break acoustique qui casse complètement avec le flux d'un morceau dans le but d'y faire confluer un scénario parallèle. Le dénommé Blutgraf, éminence grise d'Elisabetha, a pour sa part carrément opté pour un break misérabiliste de 65 minutes! Soit... Le drame c'est qu'il n'y a rien avant, et rien derrière non plus. Entretemps on aura eu un aperçu dissuasif du méchant virus qui a rongé et la maquette, et le cerveau des (ir)responsables de Black Attakk, lesquels ont été suffisamment atteints pour apposer leur sceau sur le plus mauvais album de dark plus ou moins atmosphérique qui me soit jamais passé entre les mains. Sans appel. Prospection mélodique complètement absente, petite guitare stérile à l'occasion, arrangements (ou plutôt collages scabreux) d'une indigence assez sinistre, vocaux trafiqués affreusement pédants et sans justification... Le concept vampirico-dandy d'Elisabetha prête en soi le flanc à la critique par son paraître kitsch et l'éternelle paraphrase qui caractérise le conventionalisme de ses textes, mais jamais je n'aurais cru que le ridicule puisse descendre jusqu'à des bas-fonds aussi insondables, au point de faire passer même un Ywolf pour la digne descendance de Wagner... La pochette parachevée au crayola par un quelconque “artiste” diplômé de crèche inférieure renvoie très fidèlement l'écho de la valeur artistique contenue dans le CD. Bête, nul, consternant: le black-out de l'année...


Rédigé par : Uriel | 0,5/20 | Nb de lectures : 9389