Ca y est, Northern Silence achève sa série de rééditions de notre aventurier forestier. C’est donc le retour de ces images d’Epinal au charme naïf mettant en scène notre guerrier basque dans différentes postures. Elffor fait du cheval, Elffor coule un bronze dans les bois, Elffor a un petit souci de menstruation derrière un arbre, etc. En définitive, Elffor c’est un peu l’album Panini du blackeux. A l’origine, ces bois pas très catholiques étaient sortis en 2006 de manière indépendante.

Résumons-nous pour ceux qui auraient réussi à échapper à la déferlante basque même si cela semble difficile. Elffor est le projet solo du clavier de Numen, très bon groupe au demeurant, vous demanderez à mon Prince. Une quête solitaire dont le principal but est de rendre hommage à Summoning. C’est un finalement assez logique qu’un joueur de piou-piou soit fan et décide de s’en inspirer. Tu connais Summoning, bah voilou t’as écouté un album d’Elffor. Et puis histoire de faire plaisir, les fans auront le droit à deux titres bonus portant cette rondelle à la mirifique durée de 74 minutes. C’est long, me diriez-vous ? En fait, oui et non…

Oui, on peut trouver le temps long quand Eöl traîne des riffs répétitifs durant de trop longues minutes ou quand il se montre moins fringant dans les envolées de claviers. Et puis, le temps peut soudain s’accélérer quand Eöl réussit a attrapé le fil d’Ariane qui va nous emmener dans un monde médiéval et épique nous projetant sur les champs de bataille, masse d’armes à la main. Il faut reconnaître que notre Basque se sauve assez souvent grâce à des breaks arrivant au bon moment histoire d’apporter le souffle nécessaire au maintien de notre attention. Mais il arrive assez souvent tout de même de soudainement s’arrêter de combattre pour effeuiller les marguerites.

Malgré la mauvaise réputation que traîne le projet, il s’avère que le clavier n’est pas aussi pourri que certains le prétendent et puis même si l’influence de Summoning est proéminente, ce n’est pas non plus une bête photocopie. Il apparaît que les activités annexes de notre cavalier solitaire déteignent sur son œuvre. Il n’est pas rare de relever quelques passages plus franchement Black avec blasts inclus. Ainsi, outre le chant nettement plus criard que Summoning flirtant même avec un style plus dépressif, les riffs aussi s’aventurent parfois dans des contrées parfois plus proches d’un BM sympho ou d’un Black dépressif ponctué d’arpèges. De ce fait, il arrive régulièrement d’avoir une pensée pour notre stakhanoviste polonais Hellveto. A quand un split d’ailleurs ?

Dans l’ensemble, le son est parfaitement satisfaisant. Nous n’assistons pas à des avaries mettant au péril le bon déroulement de voyage. Maintenant, est-ce que je recommande pour autant ce projet. Je peux me tromper mais il me semble bien qu’il s’agisse d’une des meilleures sorties du Basque. En effet, on se surprend à apprécier certains passages mais il reste qu’en dépit des efforts d’Elffor (Ruquier/Roucas style, désolé…) l’auditeur finit par se paumer dans les méandres de ces longs titres branchés sur courant alternatif. Un coup tu dors, un coup tu te réveilles ! De plus, Eöl expérimente quelques passages plus Ambient à la limite de l’Heavenly sur un titre bonus et je dois avouer que ces instants plus langoureux m’ont laissé de marbre.

Malgré tout, si j’ai envie de m’écouter du Summoning, eh bien je fous une rondelle de Summoning dans mon mange-disque. Je suis assez basique sur ce coup. Je suis moyennement motivé pour me farcir un ersatz moins prenant. Pour être honnête et ce en dépit d’une prod pas terrible, je préfère l’autre projet basque mais côté français nommé Dead Crown. Au moins, il y a une singularité qui affleure et puis j’ai reçu trop de pastiches ces derniers temps…


Rédigé par : Dark Rabbit | Gaspacho de réédition!/ | Nb de lectures : 13219