ELEND – Sunwar The Dead (Holy Records/Wagram) - Selection VS du 29/09/2004 @ 09h50
A peine plus d’un an s’est écoulé depuis la sortie de « winds devouring men » que l’on peut déjà qualifier de pièce maîtresse de la musique sombre. Elend avait créé la surprise en dévoilant son nouveau visage à la face du monde après plusieurs années d’absence. Aujourd’hui la surprise vient de la rapidité avec laquelle le groupe a donné un successeur, ou plutôt une continuité, a « winds devouring men ». Quelle joie d’avoir enfin cette nouvelle livraison de tristesse.
Vous l’aurez compris, le fossé artistique séparant cet album de son prédécesseur est beaucoup moins grand que celui séparant « winds devouring men » de « the umbersun ». Quoi de plus normal puisqu’il s’agit là du prolongement de la trilogie des vents amorcée en 2003. « Sunwar The Dead » reprend donc les choses là ou « winds devouring men » les avait laissées, dans les profondeurs abyssales de la désolation. Reprenant le même schéma sans fioritures le duo n’a une fois de plus gardé sur cet album que ce qui fait sa force, à savoir l’émotion brute comme base de ses compostions. L’introduction est assez sobre avec ses quelques vocalises féminines mais installe déjà un fort sentiment d’angoisse qui se révélera être permanent tout au long de l’écoute. Sur le plan strictement musical, les violons marquent par leur omniprésence le début de l’album, associés à des chœurs sur « ardour » ou mis en avant et très stridents sur « sunwar the dead » ils intensifient par leur rythme haletant, suffocant même, l’aura dramatique de la musique d’Elend. Ces derniers ne restent pas seuls bien longtemps et sont vite rejoints par des bruitages indus. Comme ce fut le cas sur « winds devouring men », l’incroyable symbiose entre instruments classiques et sonorités modernes est une fois de plus une réussite. A la limite du bruitisme pur sur « ares in their eyes », la violence de ces déflagrations sonores surréalistes contraste de façon saisissante avec le chant clair très posé et toujours aussi proche de celui de feu Dead can dance. A ce titre on peut noter la présence d’un passage en français très poignant sur « ardour ». Le mal être continue et s’amplifie sur « the hemlock sea » qui est pour sa part marqué par l’utilisation de percussions. Exprimée de multiples façon, une incroyable intensité dramatique se cache derrière la moindre note. Chaque morceau, bien que différent du précédent, porte en lui la marque de fabrique du groupe et suit le fil d’Ariane qui nous éloigne à chaque fois un peu plus du monde des vivants. Eprouvante pour nos nerfs, la suite de l’album se veut plus dépouillée, mais en aucun cas moins intense. Riche de son apparent dépouillement la musique nous hypnotise encore davantage. Jouant avec les ambiances, Elend a bien compris la force que peut avoir un silence, bien plus oppressant en soit que n’importe quel avalanche de notes. Usant de sonorités dissonantes et du contraste entre une face classique et une face moderne, les morceaux sont la mise en musique parfaite des sentiments d’angoisse et d’oppression. Ce n’est pas le chant féminin sur « poliorketika » qui se chargera d’amener un peu de lumière sur cet opus d’une noirceur insondable ; et si le mal être diminue d’un cran sur le dernier titre, c’est uniquement parce que l’auditeur, résigné, à pris conscience qu’il n’y a plus d’espoir.
Difficile de décrire pareille œuvre, les adeptes savent de quoi je parle et ne seront certainement pas déçus. J’émets toutefois une mise en garde pour les novices ; le trou noir Elend absorbe encore un peu plus de lumière à chaque album, c’est donc en connaissance de cause que vous vous ferez piéger. Le précédent opus ayant reçu la note ultime de 20/20, je ne mettrai que 19/20 a celui ci afin de laisser un espoir à la concurrence, s’il en existe une. Pour terminer, si je devais présenter Elend je me contenterais d’une phrase à l’image de leur musique toute en contrastes :
Un des groupes les plus lumineux passé maître dans l’art de la musique sombre
Rédigé par : Dark Tranquilou | 19/20 | Nb de lectures : 11213
Cet album est devenu une sorte de drogue assez impréssionante pour moi, .. merci pour cette chronique qui prouve environ qu'on est pas seul à trouver ce groupe ultime.
Uriel Membre enregistré
Posté le: 01/10/2004 à 16h52 - (10634)
Un seul commentaire? A croire que "Sunwar the Dead" en laisse un paquet bouche-bée, ou peut-être purement et simplement terrorisés? Il faut dire qu'Elend a choisi de ne pas se découvrir sur ce nouvel épisode. On n'en retrouve pas moins au fil de la partition tout le brio et la sensibilité qui ont promu le groupe à son statut actuel de fer de lance des musiques sombres et symphoniques. Et si on peut redouter, l'espace de quelques écoutes, que le fort accent mis sur les asonances n'efface l'émotion, on se rend compte plus tard qu'il n'en est vraiment rien. C'est peut-être ça la vraie révélation de ce disque, réservée à ceux qui auront la patience de s'y impliquer.
sakrifiss Invité
Posté le: 02/10/2004 à 05h23 - (10638)
Les commentaires se font surement rares parce que le forum en parle deja non?
Ars Membre enregistré
Posté le: 02/10/2004 à 09h39 - (10639)
uriel a vu juste il est difficile de parler de cet album. En tout cas cet opus m'a rassuré..ce n'est pas demain que je serai deçu par cette entité magique...sublime
Joss Membre enregistré
Posté le: 02/10/2004 à 12h05 - (10640)
pour mon commentaire à moi > http://www.eklektik-rock.com/
;-)
Thunderock Invité
Posté le: 06/10/2004 à 23h57 - (10730)
Je suis sur le cul ...
Je n'ai que rarement entendu un truc aussi nul. Même en y mettant de la bonne volonté, je m'ennuis à mourir. Est ce là le but de Elend ? Poussez l'auditeur à se suicider par une pauvreté musicale aussi soporifique que désespérante ? J'ai beau chercher des qualités à cet opus, je reste sans réponse.
Cet album reste pour moi un mystère, surtout au vu des gens qui s'emballent devant un tel néant artistique. Il faut de tout pour faire un monde... 03/20 (la pochette est pas mal)
Ars Membre enregistré
Posté le: 07/10/2004 à 23h44 - (10754)
Je reve ou quoi????? Thunderock si tant de personne considere les albums d'ELEND comme des chef d'oeuvres intemporelles il doit y avoir une raison non?..le probleme vient peut etre de ton coté. C'est sûr la musique d'Elend est exigeante, tres exigeante...probablement trop pour toi...
Thunderock Invité
Posté le: 08/10/2004 à 13h39 - (10766)
Oui, je ne l'a mérite vraiment pas...
wiwi Membre enregistré
Posté le: 09/10/2004 à 12h43 - (10786)
Les seules chansons que j'ai entendu de ce nouvel opus d'elend c'est "laceration" et "threnos".La musique est bien envoutante,ca reste pas mal atmospherique,le chant est nickel.Y'a de la guitare et de la basse sur les autres titres?Parce que sur ceux la c'est le neant.
Anteros Invité
Posté le: 09/10/2004 à 13h37 - (10788)
Thunderock,
Voilà une bien étrange « chronique » que tu délivres là, plus proche de l’exécution sommaire sans autre forme de procès qu’autre chose. J’avoue, par ailleurs, être particulièrement frappé par le caractère partisan de cet avis, qui, pourtant, se veut très éclairé sur la question : « néant artistique », « pauvreté musicale », te voilà « sur le cul » et concède trois points dans ta magnanimité sarcastique… Que tu n’apprécies pas cette musique (voire que tu la détestes), c’est évidemment ton droit le plus strict, mais une descente en flamme aussi hargneuse a de quoi laisser perplexe. Ceci est d’autant plus vrai que les mots que tu emploies, bien loin de refléter autre chose qu’un simple avis personnel, humble et qui s’assume comme tel, contiennent néanmoins des prétentions à l’objectivité qui seraient celles d’un juge ayant autorité en la matière et qui irait décréter ce qui est respectable et ce qui ne l’est pas. Or le problème, c’est que c’est à Elend que tu t’attaques, et non à n’importe quelle formation de seconde zone qui s’autoproclame formation néoclassique avec deux synthés cheap et une minette pour pousser la chansonnette. A priori, de deux choses l’une, soit tu écoute le free jazz le plus avant-garde et la musique du XXe siècle la plus aride auquel on pourrait éventuellement comprendre qu’un un tel besoin de complexité fasse que même un groupe comme Elend ne suffise pas à tes attentes tellement élitistes qu’elles en deviennent démesurées – auquel cas on se demande ce que tu fais ici ; soit tu es ici parce que tu écoutes généralement du métal ainsi que les musiques associées, auquel cas tu es habitué à une pauvreté musicale bien plus grande encore et elle ne te choque pas outre mesure.
Car la vérité objective est que, d’un point de vue strictement musical, en matière de complexité rythmique et harmonique, Elend a toujours été un exemple très au-dessus de tout ce qui se fait par ailleurs dans la scène précitée (et ne parlons pas de la scène métal). On aime, on aime pas, mais les critères objectifs de recherche et de travail sont inattaquables, et ce depuis le début de leur carrière, c’est pour cela qu’ils ont atteint le statut culte dont tu retrouves de nombreux échos dans tous les avis du forum. A moins d’être complètement sourd ou complètement inculte musicalement, on ne peut pas tenir en étant un tant soit peu sincère et de bonne foi les critiques qui sont les tiennes… Il faut donc être nécessairement de mauvaise foi…
Par ailleurs, il y a dans tes mots et dans leur excès dénué de toute forme de réalisme (et donc d’honnêteté) quelque chose d’acharné, de besogneux, qui laisse transparaître une volonté ostensible de piétiner, de malmener, de salir, avec un effort particulier et évident fait dans ce sens ; tout y révèle une tentative presque désespérée de faire baisser le niveau d’excellence des critiques par une intervention particulièrement virulente et saccageuse. Je ne serais pas étonné qu’il y ait derrière cette entreprise qui suinte la malhonnêteté intellectuelle par tous les pores un autre musicien jaloux de tant d’éloges – peut-être même quelqu’un de la scène qui ne jouit jamais d’un tel accueil. Ou encore l’ami de musiciens aigres qui s’en fait le porte-parole. En tout cas, quoi qu’il en soit et qui que tu sois, ça sent le défouloir, l’affaire personnelle et quelque chose qui te tient particulièrement à cœur. L’absence totale d’objectivité et de distance – alliée à la prétention à cette même objectivité –, qui sent l’affect et les tripes bien plus qu’autre chose tendrait à aller dans ce sens en tout cas. A ce propos, petit conseil d’ordre purement psychologique pour être plus crédible et moins transparent dans la fausseté trouble de ta démarche : la médiocrité ne déchaîne pas les passions et l’indifférence qu’elle procure ne suscite jamais tant de bile maquillée de mesquinerie sarcastique que celle étalée dans ton intervention ; c’est une propriété des choses véritablement ternes et vides de ne rien engendrer qui ressemble à un mouvement du cœur, quel qu’il soit, positif ou négatif. L’acharnement, son pendant destructeur, n’est jamais anodin et toujours suspect – et dans ce sens, ton absence totale de distance est, au contraire, un beau compliment (quoique très maladroit et totalement involontaire). C’est bien parce que tu as la conscience d’intime d’avoir un piédestal devant toi dont la vue t’es pénible et douloureuse que tu ressens à ce point le besoin de mettre des coups pour faire tomber ce qu’il y a dessus, par haine de tout ce qui brille et qui t’oblige à lever la tête pour le contempler. Adopte donc un ton plus mesuré et plus distant la prochaine fois qu tu voudras singer l’indifférence et le mépris. Tes mots cachent bien mal l’envie et le fiel qui les ont vu naître. Un vague parfum nauséabond de ressentiment qui ne trompe pas…
Quant à ce que je pense personnellement de l’album, pour effacer la désagréable impression laissée par tes persiflages et restaurer la vérité des choses, je dirais : novateur, inspiré, sombre, âpre parfois, inattendu, surprenant, mystérieux, crépusculaire, tendu, bien plus violent et bien plus conquérant que Winds Devouring Men, beaucoup plus contemporain et moins romantique que l’Office des Ténèbres. Probablement ce que le groupe a fait de plus original. Un grand album, en toute subjectivité. L’un des incontournables de 2004, en toute objectivité. Au plaisir…
mydrin Membre enregistré
Posté le: 09/10/2004 à 19h44 - (10795)
idem pour moi, autant j'aime bien le 1° album, mais je trouve ce dernier ennuyeux à souhait, je me suis bien forcé à l'écouter jusqu'au bout :-(
Thunderock Invité
Posté le: 09/10/2004 à 23h18 - (10796)
Merci pour la psychanalyse à deux balles, c'est gentil. Toutefois, mon opinion vis à vis de cet album reste et restera inchangé. Rien ne pourra altérer ma pensée et je ne pense pas être l'unique déçu, cf message précédent...
kris Membre enregistré
Posté le: 11/10/2004 à 10h31 - (10810)
moi je trouve que c'est bien d'avoir des avis différents sur un même cd. si on trouve que c'est à chier on a le droit de le dire. je ne vois pas trop l'intérêt par contre de poster des messages ultra pompeux pour dire à quelqu'un que son avis est mauvais. personnellement anteros, quand tu prétends détenir la "vérité objective" (expression ridicule pleine de la vanité qui transpire de tout ton discours), je me dis que ça serait bien facile de dresser un portrait de toi comme tu le fais de thunderock (alors que tu lui reproches de juger sans connaître ! ahahah...). j'aime bien les faux zicos, les faux poètes orgueilleux, les vrais vaniteux prout prout du metal, ceux qui aiment étaler fièrement leur supériorité intellectuelle fantasmée à la face de ceux que l'ignorance aveugle... ce genre de trucs, ça me donne plus envie d'écouter le dernier agoraphobic nosebleed à fond en chiant à la gueule de tous les hard-rockers de la terre.
Autumn Membre enregistré
Posté le: 11/10/2004 à 12h32 - (10814)
moi je dirai tout simplement que c'est une musique particuliere qui s'adresse finalement qu'à un publique bien spécifique .
cette musique à peu de rapport avec du "metal"
on est plus proche du classique contemporain, inspiré de stravinsky ou penderecki.
enfin je trouve
mais bon pour moi c'est un chef d'oeuvre, elend est peux etre même LE groupe qui pousse les émotions le plus loin , pour moi .
ialdabaoth Invité
Posté le: 13/10/2004 à 14h16 - (10880)
@ wiwi : on parle de Dark Symphonique ici, pas de métal. Donc à ton grand dam, tu ne trouveras pas les instruments "classiques" du métal mais uniquement une ambiance qui peut s'en approcher. La complexité musicale est exprimée autrement que par des solos et des blasts.
@ Mydrin : Une fois jusqu'au bout ne suffit pas pour apprécier cet album. Essaye de comprendre les structures titre par titre et après écoute-le dans sa globalité. A mon avis, tu ne le verras pas de la même façon! ;-)
@ autumn : exactement. Elend propose une musique à part et ca ne va pas pas s'arranger sur les prochains albums du cycle dixit Alex lui même. Il faut prendre le temps d'apprivoiser la musique et ceci fait, on accède à des émotions que peu de groupes arrivent à atteindre.
Pour ma vision de l'album, voir la kro sur Obskure.com
Noar Invité
Posté le: 27/10/2004 à 02h24 - (11230)
C une réunion de trous de balles ou bien...
OMFG Invité
Posté le: 03/12/2004 à 23h25 - (11898)
"Car la vérité objective est que, d’un point de vue strictement musical, en matière de complexité rythmique et harmonique, Elend a toujours été un exemple très au-dessus de tout ce qui se fait par ailleurs dans la scène précitée (et ne parlons pas de la scène métal)." Ouais bah c'est une bien longue reponse pour quelqu'un qui a jamais ecoute dead can dance, qu'elend repompe sans honte jusque dans les vocaux.
C'est bien anteros t'auras un susucre.
Nervous breakdown Invité
Posté le: 07/01/2005 à 11h28 - (12552)
Voila un discours de psychanalyse ( cf kronik d' Anteros du 09/10/04 ) bien incongrü dans un tel contexte . Te serais-tu trompé de site pour délivrer un plaidoyer aussi laborieux qu' indigeste au même titre que l'album d' Elend qui au final s'avère de qualité par le travail apporter mais bien indigeste par sa consistance !
4 sur 5 pour les efforts réalisés et la tentative de personnification de l'oeuvre donc mais 1 sur 5 pour la copie honteusement inavoué sur le compte du groupe Dead Can Dance.
Pour Anteros, on se demande si finalement ce n'est pas toi qui renferme un peu de rancoeur, voire de haine
gothenburg Membre enregistré
Posté le: 28/11/2005 à 17h01 - (21583)
bon moi j'ai décidé de tester ce truc alors je verai bien....
gothenburg Membre enregistré
Posté le: 28/11/2005 à 17h10 - (21585)
Au fait quelqu'un ma dit que a un moment c'était interdit a la vente parce que ça retourne le cerveau machin truc ! Est-ce la vérité ?
nepenthes Invité
Posté le: 26/04/2007 à 14h22 - (41213)
Tiens, je n'avais pas laissé de commentaire sur cet album qui est pourtant un véritable chef d'oeuvre...
Tout d'abord, une petite précision pour ceux qui accusent ELEND de pomper honteusement Dead Can Dance...
C'est une critique bien trop rapide car en réalité, il n'y a qu'un seul album d'ELEND qui est effectivement assez proche de Dead Can Dance, et c'est Winds devouring men... Sunwar the dead n'a aucun rapport, mais alors vraiment aucun, avec Dead Can Dance et dire que ELEND pomperait Dead Can Dance avec cet album ne prouve qu'une seule chose : d'ELEND, vous n'avez écouté que Winds devouring men, et aucun des 5 autres albums...
Bref, passons là dessus...
Pour ma part, je trouve que c'est un album en tout point exceptionnel... certes il est difficile d'approche, certes il en rebutera certains, et c'est normal, mais il parvient à retranscrire une telle violence, une telle angoisse que c'en est proprement hallucinant... Un certain nombre de groupes pourraient en prendre de la graine en matière de violence !!!
Incontestablement l'un de mes albums préférés d'ELEND, il me semble en tout point parfait...
Je signale à ceux qui l'ignoreraient encore que le dernier album du Cycle des vents, A world in their screams, vient d'ailleurs de sortir !
Ah et puis pour répondre à gothenbourg, évidemment cette information est totalement fausse... peut-être est-ce la transformation d'une interview d'un des membres d'ELEND dans laquelle un des membres du duo (je ne sais plus lequel) avec dit qu'un distributeur japonais avait refusé de distribué les albums du groupe, car ils étaient trop malsains (et c'était un distributeur habitué aux groupes malsains, et notamment aux groupes de black metal...)... Bref, aucune histoire d'interdiction là dedans...
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Difficile de décrire pareille œuvre, les adeptes savent de quoi je parle et ne seront certainement pas déçus. J’émets toutefois une mise en garde pour les novices ; le trou noir Elend absorbe encore un peu plus de lumière à chaque album, c’est donc en connaissance de cause que vous vous ferez piéger. Le précédent opus ayant reçu la note ultime de 20/20, je ne mettrai que 19/20 a celui ci afin de laisser un espoir à la concurrence, s’il en existe une. Pour terminer, si je devais présenter Elend je me contenterais d’une phrase à l’image de leur musique toute en contrastes :
Un des groupes les plus lumineux passé maître dans l’art de la musique sombre
Rédigé par : Dark Tranquilou | 19/20 | Nb de lectures : 11213