EKOVE EFRITS - Conceptual Horizon (Hypnotic Dirge) - 21/02/2012 @ 08h11
S’il y a bien une chose dont je suis à peu près certain, c'est que dès que notre gourou baigné de son éclat divin m’envoie un promo de chez Hypnotic Dirge, je sais que je vais être au moins surpris. Certes, le label ne signe pas forcément toujours des réussites éclatantes mais au moins c’est toujours atypique voire décalé. Une nouvelle fois le label réussit à me surprendre. D’abord, EKOVE EFRITS surprend par son origine. En effet, ce one man band nous vient d’un pays appartenant à l’axe du mal, c'est-à-dire l’Iran. Oui, vous avez bien lu ! En même temps, il n’y a guère qu’un Philippe Val pour penser que les Iraniens sont une bande de sous-développés illettrés. Oui, il y a du Metal en Iran et même du Black ! Enfin du Black…

Encore une fois, je vais avoir bien du mal à vous décrire le troisième album de notre Iranien baptisé Count De Efrit. Qui dit one man band dit Black dépressif et effectivement notre Perse propose un voyage triste de plus d’une heure. En revanche, on est très loin de ce que peut engendrer le style habituellement. Certes, le rythme est plutôt lent et même carrément Doom souvent mais ce qui frappe avant tout c’est l’utilisation massive du clavier pour aboutir à un résultat assez unique. L’auditeur va se voir balader dans un « Black » lent et dépressif mais qui arborera les oripeaux du Sympho comme sur We Can Fly Once More dont le leitmotiv du piano rappellera Broderskapets Rings de DIMMU BORGIR ou comme sur le final emphatique de l’instrumental All That We Lost. Mais notre garçon flirte aussi bien avec l’Ambient, le Trip-Hop, Le Néo-Classique et pimente l’ensemble de nappes Darkwave et de samples.

Malgré la fugace apparition de trémolos déchirants, les guitares s’envolent le plus souvent dans des leads larmoyants ou jouent le compagnon de spleen via des accords plaqués. Les vocaux se parent aussi de nombreuses facettes. Le Count alterne entre gargouillis trafiqués et chant clair traînant toute sa peine sur ces atmosphères éplorées. Même si l’accablé de passage peut entendre quelques arpèges dissonants ramenant le projet dans le giron d’un Black dépressif classique, nous sommes finalement bien plus proches d’une évocation Gothique de la mélancolie à la fois planante et quelque part cinématographique car le travail sur la texture des ambiances suggère volontiers un côté bande originale de film.

D’ailleurs, la grande réussite de l’œuvre se niche dans cette atmosphère glaciale et désespérée qui choit sur vos épaules comme toute la misère du monde. Vous vous levez, vous regardez dehors et il fait si gris que le jour ne se lève jamais c’est alors qu’une sombre nostalgie vous étreint. La force de ce périple affligé est que l’on devine qu’il y a eu un avant à toute cette tristesse lorsque l’on entend ces voix d’enfants se perdre au loin. L’amer constat d’un cataclysme… Le deuxième point positif et ce malgré la diversité musicale est que ce long périple ne ressemble jamais à un vulgaire collage d’éléments disparates. L’unité de l’ensemble est assurée par ce glacis froid et languissant qui recouvre chaque note de son filtre empli de désolation.

Maintenant, tout n’est pas parfait, loin de là… Il s’avère que cette expédition se montre vraiment longue et il n’est pas rare que le neurasthénique que je suis finisse par décrocher. Surtout que mon principal grief viendra de la redondance qui se dégage. En effet, les trames mélodiques se détachent finalement peu les unes des autres. Il n’y a guère que le premier titre avec son final poignant qui s’incrustera dans votre oreille. Ensuite, on a la vilaine impression que rien ne se détache vraiment. De surcroît, il apparaît que la plupart des lignes en chant clair semblent façonnées dans les mêmes larmes. Un disque qui s’écoute au final avec un certain détachement, un fond sonore qui accompagne votre spleen douloureux durant un petit moment.

Et c’est bien là le paradoxe de l’histoire car en dépit de ces nombreux défauts, cette heure de désespoir réussit à tourner assez régulièrement dans mon obscur terrier et ce uniquement pour cette ambiance palpable de fin du monde qui se dégage. A l’instar d’une bande originale, ce disque sonorisera vos moments cafardeux. On ne l’écoute pas vraiment mais l’œuvre crée l’atmosphère nécessaire à votre chute sans fin dans les affres de la négation existentielle…



http://www.ekoveefrits.com/ - 164 visite(s)

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Rédigé par : Dark Rabbit | 12/20 | Nb de lectures : 12243




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Commentaire
Zebrowsky
Membre enregistré
Posté le: 21/02/2012 à 21h48 - (100637)
En gros faut aimer se faire du mal quoi?

DARK RABBIT
Membre enregistré
Posté le: 22/02/2012 à 02h28 - (100639)
oui c'est un peu ça camarade Zebrowsky
Un truc pour te sentir un peu plus mal que tu ne l'es déjà! Bonne définition!

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