Petite chronique pour petit split (4 titres pour 13 minutes). Un split germano-germanique, paru sur un label allemand, avec des groupes chantant/hurlant en allemand, cela mériterait presque une chronique écrite dans la langue de Goethe. Oui, mais heu ... non.
Ne connaissant que les Jaka, une fois n’est pas coutume, je vais commencer par eux.


Ils déboulent donc avec 3 nouveaux titres, dans la droite lignée de leur précédent méfait, ‘Rauchen Und Yoga’. Des Jaka, je connais surtout leur période bien Grind et fortement teinté de Hardcore et de Punk (époque ‘Hardcore Aus Der Ersten Welt’, ‘Die Grossstadt stinkt, ist laut und septisch’).
Mais les 6 Allemands ne sont pas du style à rester enfermés dans un style bien prédéfini. Depuis leur précédent album, l’évolution musicale est indéniable, et leur Grind/HxC s’est peu à peu estompé pour donner naissance à un Metal hybride, un peu extrême, un peu fourre-tout et assez original. Seuls les hurlements criards des deux chanteurs font office de trait d’union avec le passé Grind du groupe.
Sur ces 3 titres présents sur le split qui nous intéresse aujourd’hui, Jaka poursuit donc son évolution. De rares émanations Grind sont encore perceptibles, mais globalement, c’est le Metal Hybride, barré et taré qui a largement pris le dessus, ponctué d’hurlements hystériques de gobelins. Sur le second des trois titres, les Allemands se payent même le luxe de superposer à leur hystérie musicale des incursions d’arrangements symphoniques, interprétés par un véritable Orchestre Symphonique.
Un clavier fait également son apparition, et allié à des arrangements pas dégueu, cela donne une nouvelle couleur musicale à ces Allemands, véritable caméléons musicaux. Inclassables, techniquement irréprochables, mais trop confus pour être compréhensible, leur démarche musicale, même si elle ne m’intéresse guère plus, n’en reste pas moins appréciable et originale.


Eisenvater, second groupe du split, mais premier dans l’ordre discographique, présente quant à lui un seul titre, issue de son album ‘Eisenvater IV’.
Ce groupe n’a quasiment aucun lien avec le Metal ; car musicalement, ces 4 Allemands pratiquent un Rock assez posé, mélodique et avec des grosses guitares, faisant penser à une sorte de chaînon manquant progressif entre Nickleback et Rammstein. Débutant sur un riff simplissime mais plaisant, le morceau prend son temps, se construit tranquillement, mais sans véritablement décoller. Le chant en allemand, chanté et non hurlé, nécessite un petit temps d’adaptation. Le refrain n’est pas spécialement easy-listening, mais pas extraordinaire non plus. Le final se la joue un peu plus noisy, mais toujours avec peu de conviction. Bref, c’est pas trop ma came, mais les amateurs de Rock/Metal avant-gardistes peuvent jeter une oreille (et m’en donner des nouvelles).

Un split CD trop court pour être apprécié, faisant honneur à la recherche musicale, mais avec deux groupes fondamentalement différents, et chantant tous deux en allemand : à réserver aux amateurs de bizarrerie musicale et autres groupes non-conformistes...


Rédigé par : ..::Ju::.. | Gné ?/ | Nb de lectures : 10525