Pour commencer, cet album n'est pas vraiment récent. Mais il a sa place dans ces colonnes bien fournies par les rédacteurs prolixes de Violent Solutions car il n'a jamais été chroniqué ici. Sorti en 2002 sur le label à tendance hardcore américain Trustkill, nous n'avions probablement pas reçu de cd promo à l'époque. Bien heureusement, l'erreur est corrigée à présent suite à l'alliance de la maison de disque ricaine avec le géant hollandais Roadrunner qui donnera probablement plus de poids à ce découvreur de talents en Europe. C'est donc une première pour moi de chroniquer ce groupe talentueux qu'est Eighteen Visions dont le nom ne me renvoyait qu'un lointain écho. Ils nous viennent de Huntington, Californie et ont déjà sorti un nouvel album en 2004 intitulé "Obsessions" sur lequel mon oreille ne s'est malheureusement pas encore posé. Donc loin de moi, quelconques prétentions d'érudition hardcore (style que j'apprécie mais dans lequel je ne suis pas un expert) ou comparaisons évolutives avec le dit dernier album en date du groupe. Passons, il serait probablement réducteur d'assimiler Eighteen Visions au hardcore ou à la vague pompière Metalcore qui déferlent des Etats unis ces derniers mois aprés la percée notable d'un Killswitch Engage). Le groupe se qualifie de Heavy Rock et disons qu'avec les styles précités, on s'approche d'une description relativement bien dessinée. Le combo parvient à mixer avec une bonne dose de talent des éléments qui auraient pu sonner un peu téléphonés. Les compositions qui composent ce "Vanity" ne fonctionnent pas sur les schémas rock traditionnels couplet/refrain/couplet/refrain, le tout repose sur la multitude de riffs assénés qu'ils soit mélodiques, pesant (parfois pas bien loin de rythmique à la Dying Fetus) ou des passages trés aérés. Le chant alterne entre chant hurlés, voix claires jamais prises de tête ou déjà entendu (le souci que peut se poser un groupe comme Killswitch Engage avec ces passages FM insupportables). On retrouve d'ailleurs Howard Jones de KsE qui était alors chanteur du groupe Blood has been shed sur "One hell of a prize fighter". On trouve souvent aussi l'utilisation d'un chant qui m'a évoqué le trés regretté Layne Staley d'Alice in chains sur un titre comme "I don't mind" (c'est même le titre du chanson de "Dirt") voir un Scott Weiland époque Stone temple pilots. Le groupe se permet même des incursions dans l'électro avec le mariage de guitares acoustiques sur fond de beat electro ("A short walk down a long hallway") qui sert de tremplin à "Gorgeous". Tout ça pour dire qu'avec Eighteen Visions ont à affaire à un groupe particulièrement talentueux, qui ose prendre des risques et a, à mon avis, le mérite de proposer une musique vraiment équilibré malgré le posage de cul entre pas mal de chaises musicales. Alors on ne s'arrête pas à l'emballage et à la pochette relativement hideuse avec son rose mauve de trés mauvais goût, car "Vanity" est un disque à conseiller et à écouter avec 18 yeux grands ouverts et avec ses 18 oreilles...


Rédigé par : swervedriver | 16,5/20 | Nb de lectures : 15758