Intro Blues Brothers :
Une pochette noire, des noms noirs, une musique noire... vous pouvez sortir vous êtes assez rock'n'roll !
Rock'n'roll oui, mais pas n'importe lequel puisque Eibon et Hangman's Chair sont deux groupes d'une noirceur et d'une lourdeur rarement atteintent dans nos contrées. Grosse influence sludge, doom et southern rock chez ces deux mastodontes parisiens qui se retrouvent sur cette galette proposée par Bones Brigade pour rivaliser de puissance et de riffs malsains. Une Kro toute en images et métaphores subtiles...

Commençons par Eibon, ce groupe comptant dans ces rangs Stéphane Rivière (basse) et Georges Balafas (voix) du groupe de death metal Drowning, ainsi que du batteur pionnier du doom en France avec Garden Of Silence, Jérôme Lachaud. Le poste de guitariste aux riffs lourds comme un terminator étant occupé par Max Hedin. On va dire que la musique pratiquée et du doomy/sludge avec une voix death.
Ces petites présentations faites, penchons nous sur les deux titres proposés sur ce split CD. Et on est dans le lourd d'entrée avec "Venom Of Solar Dust", mid tempo puis passage doom, overtones maléfiques, break avec soli transcendantaux et voix death tripante font de ce morceau d'à peu près huit minutes un classique du death'n'roll/doom psyché. Bon, honnêtement, il y a une très grande ressemblance avec Phazm (la voix death y fait peut-être pas mal) mais on ne va pas se plaindre.
Le second titre "Enslaved By Abyssal Torments" (9"21) commence sur une batterie tribale et un riff de gratte ultra lourd et gras qui touche les bas-fonds pour passer à une rythmique stoner très ralentie où apparaît la douce voix de Georges Balafas qui fait penser à un serial killer en train de se masturber sur les viscères de sa victime de sept ans !

Du lourd, du gras, du sombre, une sorte de voyage dans les égouts de l'enfer entretenu par Ted Bundy et écrasé par une moiteur dégueulasse qui tache bien...Des compos pour metalheads avertis et très couillus, que vous êtes si vous lisez cette kro jusqu'à la fin.

Deux titres indispensables pour tout fan de musique grasse et de freaks/metal !



Les deux titres suivant sont l'oeuvre des zikos les plus possédés et addictés ayant jamais foulé un studio parisiens depuis que Dick Rivers a arrêté la coke : Hangman's Chair !

Les compos proposées sur ce split CD ayant été recemment et magistralement enregistrées en prise "live" au studio St Marthe sous la houlette de Francis Caste (ils n'apparaîtront donc pas sur le futur album du groupe). "Appetite For Self Destruction" est un titre qui annonce bien la couleur musicale du groupe : NOIR !
Un riff pachydermique, une batterie lourde comme une couille d'Africain atteint d'éléphantiasis et une basse qui rase le sol vous renvoient là où vous étiez tombés avec Black Sabbath et Alice in Chains : six pieds sous terre... Le chant introspectif et empreint de dédain de Keo plane sur la compo avec des paroles que feu notre maître à tous, Layne Staley, n'aurait pas renié : "I slept in a bed of illusion and woke up in a room of depression" "...I sold my soul and the price was cheap". Un groove à la Down qui rencontre l'âme torturée et droguée de Alice in Chains, le tout saupoudré d'un stoner plus gras que les chemises de Carlos un dimanche après-midi. Un solo rock'n'roll est même envoyé histoire dire que ça sent bien le southern boy des familles quand même.
Les gratteux Rour et Adrien sont accordés plus bas que n'est enterré le corps du petit Gregory, et prouvent leur possession maléfique sur le second titre " The Gateway". Honnêtement et très sincèrement j'ai rarement entendu un morceau si lourd et sombre depuis Eyehategod et Grief. Un gros riff sponsorisé par Caterpillar puis un break avec un arpège glauque et des larsens démoniaques coupent la chanson avant de repartir sur un riff de descente aux enfers digne de vos pires bad trip. La chanson se finit sur le riff de départ encore plus lourd et redondant qui vous enfoncera comme un vieux clou rouillé dans une planche de bois qui sent bon le Jack Daniels. "Everyone goes to hell, including me"...

Un album qui va se faire long à attendre jusqu'à septembre après avoir écouté ces deux bombe H en boucles. Mais comme le disait si bien Gregory Lemarchal : "la patience sait se faire récompenser...ah nan autant pour moi !".

Un split CD Indispensable qui rappelle les splits cultes de Eyehategod/13 ou ceux de Grief/Soilent Green. Un disque qui aurait pu être gravé sur une plaque d'égout en fonte ou vendu avec une bouteille de vieux bourbon et une corde tellement le contenu est dangereux et prohibé. Mais sous forme de CD, ça devrait le faire aussi en attendant mieux. Allez voir ces deux groupes en live vous n'en ressortirez ni indemne, ni sobre !!


Rédigé par : Layne | 9.99/10 | Nb de lectures : 14047