"The Second Coming" est, comme son nom l’indique, le deuxième album d’Eden’s Curse, groupe international composé de musiciens allemands, britanniques et d’un chanteur américain. Déjà remarqué l’an dernier avec un premier album éponyme fort réussi, le combo continue sur sa lancée et pourrait bien devenir l’une des valeurs sûres de la scène hard rock mélodique. Dans la lignée de formations comme Pink Cream 69 (la production est d’ailleurs assurée par leur bassiste, Dennis Ward), Fair Warning ou Europe, la musique d’Eden’s Curse contient la plupart des ingrédients nécessaires à un bon album du style : refrains mélodiques, chœurs de grande classe (proches du hard FM), envolées de guitare époustouflantes, claviers plutôt discrets mais efficaces.

On pourra cependant reprocher à "The Second Coming" son caractère inégal. Alors que les quatre premiers titres (après l’introduction de rigueur) sont de véritables petites bombes hard ultra calibrées, le reste de l’album n’est pas aussi impressionnant. Il faut dire qu’Eden’s Curse commence fort avec le titre « Masquerade Ball », qui démontre d’emblée le talent du vocaliste américain, Michael Eden, et l’agilité toute malmsteenienne du guitariste, Thorsten Koehne. S’ensuit l’excellent « Angels & Demons », qui voit la participation brillante de la chanteuse Pamela Moore (oui, la Sister Mary d’"Operation : Mindcrime", le mythique album de Queensrÿche). « Just Like Judas », très FM mais on ne peut plus accrocheur, puis « Sail On », nous font ainsi penser que l’on tient entre nos mains un grand album de hard mélodique. Car la recette sur ces premiers morceaux est diablement plaisante, d’autant plus que le groupe a su combiner avec talent mélodies sucrées et hard rock de bonne facture. La suite est moins convaincante, tout simplement moins inspirée. Même si le virtuose Thorsten Koehne continue d’épater la galerie avec des plans à vous dégoûter un apprenti guitariste (« Lost In Wonderland », pas si éloigné que ça de Dokken), et que les chœurs sont toujours aussi remarquables (avec la présence non négligeable de Tony Harnell, ex-TNT, et de Doogie White, ex-Rainbow, ex-Malmsteen), la formule s’épuise sur la durée. La faute principalement à quelques titres un peu mous du genou (« West Wind Blows », « Games People Play ») qui nous laissent constater qu’avec une ou deux plages en moins l’album aurait gagné en concision. Sentiment renforcé à l’écoute d’un super morceau comme « Lost Soul ». La ballade « Man Against The World », aux paroles d’une niaiserie affligeante, ferait, quant à elle, presque passer les slows des Scorpions (des spécialistes du genre) pour des réflexions philosophiques, c’est dire.

Du très bon donc parmi ces treize titres, et quelques moments moins intéressants, qui viennent (partiellement) remettre en cause la qualité de cette galette. Il apparaît par exemple de façon assez claire que l’album manque de burnes par moments. Pourtant, lorsque Eden’s Curse donne dans le hard plus pêchu, moins gentillet, comme sur « Raven’s Revenge », le résultat est incontestablement au rendez-vous. On est quand même en présence d’un très bon disque de hard FM, qui sans les défauts évoqués précédemment, aurait pu être excellent. Gageons toutefois qu’Eden’s Curse satisfera son public, car il reste un groupe largement au-dessus de la moyenne dans sa catégorie.


Rédigé par : up the irons | 14/20 | Nb de lectures : 10617