EDENSHADE - The Lesson Betrayed (My Kingdom/Season of Mist) - 21/03/2007 @ 09h51
Alors que j’affrontais pour la première fois les riffs des Italiens d’EDENSHADE sur ce qui se trouve être leur deuxième album, j’avoue avoir été dubitatif quant à la logique de me voir chroniquer ce disque. Certes, EDENSHADE brandit avec fierté l’étiquette progressive pour décrire son propre style mais qu’y a-t-il de death metal sur ce disque ?
Hé bien pas grand chose, et assurément pas le chant death qui se limite à quelques figurations anecdotiques. A l’opposé, EDENSHADE déchaîne tout un éventail de vocaux majoritairement clairs, pas toujours parfaitement maîtrisés, voire même, de quelques passages presque parlés proche des intonations d’un Jonathan David.
Et si le groupe plaque épisodiquement de grosses rythmiques assassines, voir même des accélérations, ça ne les rapproche qu’à peine du courant extrême.
En fait de death metal, c’est plutôt sous l’influence de certains de ses groupes de chevet qu’ENDENSHADE a conçu cette rondelle. On pourra balancer en vrac quelques noms tels DREAM THEATER, PAIN OF SALVATION, DARK TRANQUILLITY ou encore IN FLAMES qu’on ne sera pas plus avancé tout simplement parce que nos Transalpins font avancer le schmilblick dans une direction relativement personnelle.
Résolument moderne dans l’approche qu’ils ont de leur musique, EDENSHADE semble avoir développé un sens de l’orchestration aussi fouillé qu’inattendu. A commencer par l’utilisation surprenante des synthés presque omniprésents d’un bout à l’autre du sillon mais également par cette façon que le groupe a de surprendre en n’allant jamais dans la direction où on l’attend. L’écoute de « The Lesson Betrayed » devient même un jeu alors qu’EDENSHADE prend systématiquement à contre-pied l’auditeur en plantant des breaks audacieux exactement là où on ne les attendrait pas ; mélangeant copieusement des horizons aussi divers que le heavy, la pop, le death (bah oui un p’tit peu quand même) le progressif ou encore une basse claquante, accordée dans les chaussettes, très néo métal. Comme si ça ne suffisait pas, nos Ritals nous en rajoutent une couche avec des sonorités électros et autres bidouillages du même genre. Continuant sur les bases d’une prise de risque pas toujours mesurée, nos gaillards s’essayent même à inclure des textes en italien sur un disque majoritairement anglophone.
Si EDENSHADE semble se complaire dans ses expériences, le groupe prend soin d’édulcorer son propos en plaçant stratégiquement des refrains de chant clair plus acidulés qu’une fraise tagada qui n’ont, visiblement, de raison d’être, que pour défriser les poils pubiens des pintades lobotomisées à longueur de programme par MTV. Mais le pire dans tout ça, c’est que ces refrains dégoulinant de testostérone factice écrits et composés pour mettre en émoi les hormones de ces demoiselles, arrivent à s’immiscer dans les caboches jusqu’à vous les faire fredonner inconsciemment. Non seulement, « The Lesson Betrayed » se corrompt dans quelques passages presque caricaturales mais, pire encore, on y prend goût ( !!!) ; un véritable cauchemar pour un chroniqueur de trucs bourrins comme votre serviteur.
Pourtant ce disque souffre d’un problème majeur. En mettant lourdement l’accent sur les variations et surtout sur ces breaks surprenants, EDENSHADE accouche en définitive d’un disque qui laissera le souvenir persistant d’une œuvre, certes ambitieuse, mais surtout décousue et pas suffisamment peaufinée. Les qualités de l’orchestration n’arriveront pas, non plus, à gommer totalement ce sentiment d’amateurisme qui pointe ici et là sur des enchaînements bâclés ou tout simplement trop kamikazes.
EDENSHADE ne manque pas d’idées mais il leur faudra sans doute encore un album pour les porter au maximum de leur potentiel.
oué j'aime assez cet album, du neo-metal progressif dirais je lol, plus sérieusement, j'espere que leur prochaine réalisation aura une prod un peu meilleure que celle ci
Ash_InHell Membre enregistré
Posté le: 25/03/2007 à 15h02 - (39655)
je me base juste sur ce que j'ai écouté sur leur Myspace mais je trouve que ce groupe est un clone d'Atrophia Red Sun. Cela dit la ressemblance n'est surement pas volontaire.
En tout cas c'est bien efficace et entraînant, mélodique à souhait malgré une production un peu faible et un manque de justesse parfois.
J'aime assez!
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Hé bien pas grand chose, et assurément pas le chant death qui se limite à quelques figurations anecdotiques. A l’opposé, EDENSHADE déchaîne tout un éventail de vocaux majoritairement clairs, pas toujours parfaitement maîtrisés, voire même, de quelques passages presque parlés proche des intonations d’un Jonathan David.
Et si le groupe plaque épisodiquement de grosses rythmiques assassines, voir même des accélérations, ça ne les rapproche qu’à peine du courant extrême.
En fait de death metal, c’est plutôt sous l’influence de certains de ses groupes de chevet qu’ENDENSHADE a conçu cette rondelle. On pourra balancer en vrac quelques noms tels DREAM THEATER, PAIN OF SALVATION, DARK TRANQUILLITY ou encore IN FLAMES qu’on ne sera pas plus avancé tout simplement parce que nos Transalpins font avancer le schmilblick dans une direction relativement personnelle.
Résolument moderne dans l’approche qu’ils ont de leur musique, EDENSHADE semble avoir développé un sens de l’orchestration aussi fouillé qu’inattendu. A commencer par l’utilisation surprenante des synthés presque omniprésents d’un bout à l’autre du sillon mais également par cette façon que le groupe a de surprendre en n’allant jamais dans la direction où on l’attend. L’écoute de « The Lesson Betrayed » devient même un jeu alors qu’EDENSHADE prend systématiquement à contre-pied l’auditeur en plantant des breaks audacieux exactement là où on ne les attendrait pas ; mélangeant copieusement des horizons aussi divers que le heavy, la pop, le death (bah oui un p’tit peu quand même) le progressif ou encore une basse claquante, accordée dans les chaussettes, très néo métal. Comme si ça ne suffisait pas, nos Ritals nous en rajoutent une couche avec des sonorités électros et autres bidouillages du même genre. Continuant sur les bases d’une prise de risque pas toujours mesurée, nos gaillards s’essayent même à inclure des textes en italien sur un disque majoritairement anglophone.
Si EDENSHADE semble se complaire dans ses expériences, le groupe prend soin d’édulcorer son propos en plaçant stratégiquement des refrains de chant clair plus acidulés qu’une fraise tagada qui n’ont, visiblement, de raison d’être, que pour défriser les poils pubiens des pintades lobotomisées à longueur de programme par MTV. Mais le pire dans tout ça, c’est que ces refrains dégoulinant de testostérone factice écrits et composés pour mettre en émoi les hormones de ces demoiselles, arrivent à s’immiscer dans les caboches jusqu’à vous les faire fredonner inconsciemment. Non seulement, « The Lesson Betrayed » se corrompt dans quelques passages presque caricaturales mais, pire encore, on y prend goût ( !!!) ; un véritable cauchemar pour un chroniqueur de trucs bourrins comme votre serviteur.
Pourtant ce disque souffre d’un problème majeur. En mettant lourdement l’accent sur les variations et surtout sur ces breaks surprenants, EDENSHADE accouche en définitive d’un disque qui laissera le souvenir persistant d’une œuvre, certes ambitieuse, mais surtout décousue et pas suffisamment peaufinée. Les qualités de l’orchestration n’arriveront pas, non plus, à gommer totalement ce sentiment d’amateurisme qui pointe ici et là sur des enchaînements bâclés ou tout simplement trop kamikazes.
EDENSHADE ne manque pas d’idées mais il leur faudra sans doute encore un album pour les porter au maximum de leur potentiel.
Rédigé par : Tonton | 13/20 | Nb de lectures : 11743