2011 marque la sortie d’un nouvel opus pour EDEN’S CURSE, après un The Second Coming de très bonne facture paru il y a près de trois ans. Autant mettre les choses à plat tout de suite : Trinity est dans la droite lignée du précédent album. Sans aller jusqu’à parler de copie conforme, le groupe semble avoir trouvé la formule musicale qui lui sied le mieux et a décidé de s’y tenir. Ces musiciens expérimentés nous proposent donc plus d’une heure de hard rock mélodique remarquablement exécuté et dont l’efficacité n’est plus à prouver. Comme on ne change pas une équipe qui gagne, le travail de production a une fois encore été confié à Dennis Ward, une constante depuis les premières heures de la formation. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe dispose aujourd’hui du meilleur son qu’il ait jamais eu à ce jour.
On l’a dit, Trinity ne recèle quasiment aucune évolution notable d’un point de vue musical. Les fans y trouveront donc nécessairement leur compte, mais le groupe donne par moments la désagréable impression d’avoir enclenché le mode pilotage automatique, tant certains titres sont convenus. En effet, après une entrée en matière plutôt réussie (« Trinity » laisse présager du meilleur pour la suite), ce troisième opus s’essouffle progressivement au bout de quelques morceaux.

Toujours ultra-mélodiques, les compositions sont soignées mais les refrains sont bien moins accrocheurs que sur l’album précédent. Plus forcés et souvent moins « couillus », aussi. C’est un fait, le groupe a décidé de ralentir le tempo, en proposant des titres plutôt lisses. Dès la cinquième piste, la ballade « Guardian Angel », on sent l’ennui venir. Malgré quelques sursauts bienvenus, comme le très énergique « Can’t Fool The Devil », Trinity est gâché par un agencement des chansons fort discutable et la présence de morceaux tout bonnement inutiles (« Children of The Tide »). Même la reprise de DIO, « Rock N’ Roll Children », que l’on dirait passée à l’eau tiède, fait pâle figue comparée à la version originale.
Comme à l’accoutumée, EDEN’S CURSE a su attirer des guests de renommée internationale, puisque ce sont ni plus ni moins que James LaBrie (DREAM THEATER) et Andi Deris (HELLOWEEN) qui apparaissent sur ce troisième album de la formation. On notera que la présence du père LaBrie est beaucoup moins anodine que celle de son acolyte allemand, puisqu’il a enregistré des backing vocals sur la plupart des morceaux, en plus de sa participation au single du disque (« No Holy Man »).

Vous l’aurez compris, cette sortie est donc une petite déception. L’ensemble est très professionnel mais l’inspiration semble décroitre. Trois ans après son dernier méfait, on attendait en tout cas EDEN’S CURSE à un tout autre niveau. Trinity est-il l’aveu de faiblesse d’un groupe qui aurait rapidement atteint ses limites ?


Rédigé par : up the irons | 13/20 | Nb de lectures : 12076