Quand on aime Eddie Vedder on aime forcément l'acoustique et les Folk songs. Si Pearl Jam s'est à un moment distingué dans la scène rock mondiale c'est en très grande partie grâce à la voix si personnelle du sieur Eddie, les musiciens accompagnant le chevelu ne démontrant pas d'un talent d'instrumentistes vraiment stupéfiant.
C'est avec la B.O du film "Into The Wild" que Vedder a véritablement touché le grand public français, tout le monde se découvrant alors subitement une passion pour PEARL JAM en assurant suivre le chanteur depuis "Pfff des années... lol".
Si Vedder a toujours été célèbre aux Etats Unis, ce n'était pas la même histoire en Europe et particulièrement chez nous, NIRVANA et SOUNDGARDEN raflant les suffrages devant Alice in Chains et justement, Pearl Jam.
J'ai donc un peu mal au cul quand j'en vois certains se réveiller aujourd'hui en dissertant sur Pearl Jam et compagnie en disant combien Eddie était déjà un visionnaire dans les 90's tout en omettant de préciser qu'il était aussi un sacré relou. C'est bien simple, il n'arrêtait pas de se plaindre... Ozzy avait même dit à l'époque "Je suis Fuckin' Fatigué de ce Fuckin Vedder. Putain mais va prendre un boulot au Mc Do si tu en as marre de ce que tu fais".
 
Il faut quand même reconnaître une chose chez Vedder : l'incroyable influence vocale qu'il a eu sur de nombreux chanteurs. Un timbre plutôt grave, une voix chaude mais qui ne pousse pas en permanence et des arabesques harmoniques bluesy parsemant les lignes de chants très mises en avant dans les chansons. Inutile de le nier, le talent est là et a toujours été là, et si tout n'est pas bon à prendre dans la disco de Pearl Jam (pas plus que dans tout ce qu'il a fait en solo) il est toujours bon de s'attarder cinq minutes sur les projets du gars, et aujourd'hui cela s'appelle "Ukulele song".
Bon, si le ukulele vous sort par les trous de nez, passez votre chemin, Eddie ne vous en voudra pas. Ce instrument bénéficie d'un regain d'intérêt depuis quelques années déjà dans la musique rock/folk et jamais les magasins de musique n'en ont autant vendu.
Le ukulele est un instrument très sympa... mais un peu fatiguant à la longue, ses sonorités plus aiguës que la guitare finissant toujours par me saouler si elles ne sont pas tempérées à certains moments (les interventions d'autres instruments sont, hélas, trop rares).
Et c'est un peu le problème de cet album, il n'est accessible qu'en apparence. Composé de chansons originales et de plusieurs covers (dont la très réussie "Dream A little Dream") l'album est selon l'aveu de l'intéressé "quelque chose qu'il attendait de faire depuis longtemps".
IL vous faudra faire des efforts pour rentrer dans cet album et le réserver pour des moments très particuliers.
Il est évident que en plein embouteillage avec plein de bruit autour cet album aura du mal à passer. Par contre un soir tranquille où vous avez envie de vous détendre en roupillant peinard une bière (ou un thé) à la main... ce "Ukulele songs" ne sera peut-être pas alors à oublier.
Dépouillé mais certainement un poil moins inspiré que les livraisons précédentes. Personnel, mais probablement trop intimiste pour satisfaire les fans habituels. Sincère, cet album l'est assurément, mais ses défauts plombent ses qualités. Les morceaux les plus remarquables se noient un peu dans les difficultés générales et finissent par porter des coups à l'intérêt.
 
Je reste cependant persuadé que cet album est bon et que c'est certainement le genre de skeuds dont on se dit quelques années après "Merde, je l'avais oublié celui-là ! Il y a plein de bonnes chansons pourtant dessus !". Et après deux trois bonnes écoutes, le skeud s'en va se rendormir pendant quelques années. Le destin des bons albums commettant des fautes de goût est parfois tragique.


Rédigé par : Pamalach | 13/20 | Nb de lectures : 15067