Par les temps qui courent, il ne fait pas bon être grec. Pourtant, les Italiens d’ECNEPHIAS (bon les Italiens sont mal en point aussi…) font tout pour ressembler à des Grecs. Musicalement parlant, bien entendu. Formé en 1996, ce quatuor originaire de Potenza pratique depuis ses débuts un Metal occulte à la croisée des chemins entre gothique, death et symphonique. Le groupe cite à tour de bras des références comme PARADISE LOST, MOONSPELL, et surtout ROTTING CHRIST et SEPTIC FLESH. Les mélodies « méditerranéennes », l’apparat symphonique assez grandiloquent, l’alternance entre chants death et clair, l’atmosphère assez sombre et singulière… tout rappelle l’illustre groupe grec qu’est SEPTIC FLESH dans toutes ses périodes (bon un peu moins la dernière ceci dit).

ECNEPHIAS est très influencé mais essaye quand même de trouver son propre son. Le groupe n’a pas tant évolué avec ses deux premiers albums, Dominium Noctis (2006) et Ways Of Decsention (2010), albums qui étaient plutôt approximatifs notamment au niveau de la prod, mais possédaient quelques passages plutôt intéressants. Après avoir été signé sur Code666, les Italiens débarquent sur Scarlet pour Inferno. Pas de grande nouveauté dans leur son, à la différence que l’on retrouve ici une consonance globale moins sombre et un peu plus épique. 10 morceaux au tempo soutenu, quasi doom, pour un Sympho-Goth-Death tout à fait plaisant. Les vocaux death de Mancan sont mieux gérés et assez prenants, même s’ils font souvent sous-Seth de SEPTIC FLESH. La particularité du groupe est d’avoir pas mal de parties en chant clair qui sont intégralement chantées en italien, là aussi les vocalises claires sont correctes, dans un style assez « pompeux », mais on a déjà croisé mieux. Niveau instrumental, les riffs ne crèvent pas l’écran (hormis certaines parties plus percutantes comme le début de "Secret Ways") et l’intérêt se situe au niveau des leads et solos nettement majoritaires, qui délivrent des parties mélodiques plutôt réussies. Reste alors les claviers et orchestrations parfaitement mariées au reste, nous plongeant dans une ambiance gothique assez prenante. Il est toutefois dommage qu’une certaine linéarité se dégage de l’ensemble et qu’on ne retient pas grand-chose de Inferno.

ECNEPHIAS tente donc de percer dans un style loin d’être surchargé, mais reste assez proche de ses influences, tout en proposant une mixture tout à fait convaincante avec une atmosphère bien plantée. Les fans de Metal « Gothique » d’obédience grecque ou méditerranéenne, empli de mélodies et de vocaux variés, pourront certainement y trouver leur compte. Inferno n’est pas un disque révolutionnaire, mais présente un groupe qui maîtrise son style assez original, bien que je pense que ces Italiens peuvent faire encore mieux.


Rédigé par : ZeSnake | 14/20 | Nb de lectures : 11915