La première chose qui vient à l’esprit quand on évoque la capitale autrichienne est avant tout son riche patrimoine musical marqué par la musique classique et ses fameuses valses viennoises plutôt que sa scène Rock et Heavy Metal, bien que certaines formations comme HOLLENTHON ou CORE par exemple aient acquis aujourd’hui une solide réputation. Du coup il apparaît que la belle province du Tyrol semble plus propice à séduire le voyageur metalleux qui trouvera matière à headbanging avec des EDENBRIDGE, BELPHEGOR, STYGMA IV ou JACK FROST pour n’en citer que quelques uns et dans des genres très différents.
Ceci étant, ECLIPTICA est bel et bien une Viennoiserie, qui soit dit en passant s’apparente également à un certain « style de valse » puisque pas moins de trois musiciens se sont déjà retirés du bal entre l’enregistrement et la sortie de l’album; épisode mouvementé qui ne fera pas pour autant virer leur beau Danube bleu plus verdâtre qu’il ne l’est déjà.
Pour leur premier album, ECLIPTICA semblent jouer la carte de la diversité bien que l’étiquette Power Metal leur ait été épinglée un peu trop facilement. Il est vrai que les titres « Carry On » ou « Old Man’s Memories » tendent parfois en ce sens, mais « My Paradise » est un premier exemple plus représentatif d’un désir de marier les plans dynamiques à des passages plus aérés sur lesquels se pose très naturellement le chant féminin. C’est aussi dans un esprit très mélodique que s’inscrivent des titres à fort potentiel comme « Land Of Silence » ou encore « Twilight Hall » qui frôle par moment le Metal Gothic avec ses quelques notes de piano et dont le refrain ne dépareillerait pas dans un contexte plus typé Hard FM. Une série de mid tempos apportent encore à la variété des climats avec un « Watching You » carré des épaules, un « Jester In The Ballroom » aux faux airs MÖTLEY CRÜE, ou encore avec le plus épique « Black Swan » dont les presque neuf minutes sont mises à profit pour approfondir différents aspects mélodiques sur lesquels les guitares en sons clairs et les passages aériens sont très présents.
Si l’ensemble de l’album reste au fond assez conventionnel, ECLIPTICA retiennent néanmoins l’attention grâce à un certain (…) équilibre chants masculins/féminins, tout autant que par les différents aspects de leur musique. Ce « Impetus » est un premier essai prometteur à considérer comme tel sans doute, mais qui ouvre des perspectives pour l’avenir, au choix entre un prolongement tout aussi varié ou un positionnement plus spécifique, en tout cas une suite que l’on pourra attendre en reprenant à l’occasion de cette Viennoiserie tout en évitant soigneusement l’excès jusqu’à la prochaine fournée.


Rédigé par : Cyberkakou | 14/20 | Nb de lectures : 9782