ECLECTIKA - Dazzling Dawn (Asylum Ruins) - 13/01/2011 @ 07h27
« Bleu, Blanc, Rouge, je suis François le Français
Bleu, Blanc, Rouge... etc. » Ce refrain vous dit certainement quelque chose, et pourtant il n'a rien à voir avec l'album dont nous allons discuter dans quelques lignes mises à part les couleurs des illustrations des trois albums d'ECLECTIKA et quelques textes rédigés également en français. Mais il faut bien débuter une chronique, et la mise en page de la discographie des Bourguignons sur leur site officiel a déclenché ce genre de réflexe pavlovien chez moi, certainement induit par une trop grande consommation de conneries télévisuelles.

ECLECTIKA a heureusement, cependant, bien plus à offrir que la couleur de ses pochettes et ce deuxième album officiel, sa première production (« Funeral Victorious March ») lui ayant servi à démarcher les labels et à trouver sa voie, vous le prouvera. Il y a trois ans, « The Last Blue Bird » avait mis en lumière un groupe cherchant à repousser les frontières, à expérimenter et à combiner les différentes influences de son leader, Sébastien Régnier, maître d'œuvre et chef d'orchestre d'un projet ambitieux dans lequel il s'investit corps et âme. En grand amateur de B.O. de films, de métal extrême (Black de préférence) et de Heavy Metal, c'est presque naturellement que les compos intégraient donc éléments extrêmes, passages atmosphériques et parfois voix féminine avec une certaine réussite. Thrash, Black, « Gothique à voix féminine » copulent ainsi sans retenue, vautrés sur un matelas de sons cosmiques qui forment l'ossature de l'album.

«Dazzling Dawn » poursuit dans la voie tracée par le joli oiseau bleu, en affinant le propos et en gommant une partie de ce qui pouvait déconcerter l'auditeur. ECLECTIKA 2010 est plus épuré, va encore plus loin dans l'atmosphérique mais surtout simplifie son propos en séparant morceaux metal et plages atmo, hormis sur deux titres, « Les Démons Obsédants du Regret », une ballade acoustique se concluant par un poignant solo de guitare et possédant des arrangements rappelant le R.E.M. d'« Automatic For The People », et « There Is No Daylight In The Darkest Paradise ». Ce dernier, après une intro au piano sombre et (nek)romantique, bascule dans un brasier métallique mid tempo où voix black-chant féminin se donnent la réplique avant une éruption finale qui donne l'occasion à Vincent Valenti (PROPHECY) de poser un de ces solos dont il a le secret.

La grande avancée de « Dazzling Dawn » se situe dans ses plages atmosphériques, conçues comme de véritables morceaux et non comme des interludes au service des titres métal. Chacune d'entre elles est une porte vers l'introspection, une invitation à la réflexion souvent basée sur une architecture orchestrale et cinématographique, très grand spectacle comme l'instrumental d'introduction, « The End », ou plus angoissante comme comme « Experience 835 » et ses hurlements de souffrance à glacer le sang... On se rapproche également de Klaus Schulze sur « The Next Blue Exoplanet », avec cette fois des cordes très dynamiques, puis on plonge dans les abysses cosmiques noires et terrifiantes de « 11 Corps Décharnés » pour un cauchemar de dix minutes qui vous donnera l'impression d'être enfermé, aveugle, dans une pièce métallique ne laissant passer qu'une brise d'air glaciale et quelques sons qui n'annoncent rien de bon (mais alors vraiment rien...).

Plus simple à appréhender parce que moins fourre-tout, cet album n'en est pas moins très riche et, comme beaucoup de ces projets sans frontières, ne se révèle pas entièrement aux premières écoutes. Ce qui frappera peut-être d'emblée, sera la différence de son entre les morceaux métal et ceux qui ne le sont pas. Le traitement des guitares et de la basse étant moins aisé que celui des sons entièrement digitaux, il y a toujours un fort décalage entre, pour faire simple, la prod des deux types de compos. On s'y fait assez vite à partir du moment où on adhère à la démarche du groupe, qui souhaite rester très agressif quand il fait parler les six cordes et de ce point de vue il est allé plus loin que sur « The Last Blue Bird » en donnant une coloration plus Black Metal à ces titres. Les chants clairs, masculin et féminin, sont certainement les deux points les plus à travailler, en dehors de la production, dont les limitations sont inhérentes au matériel utilisé (cette fois encore, tout a été fait à la maison). Le chant masculin, principalement, sonne trop amateur, trop peu assuré (les lignes de chant trop classiques y sont peut-être pour quelque chose) et casse parfois l'ambiance de passages très réussis par ailleurs.

Vous l'aurez peut-être noté dans les news des semaines passées, « Dazzling Dawn » vient de ressortir (le premier pressage date du début d'année) en digifiles limités , avec différents artworks au choix réalisés à la main. Pile poil le bon moment donc pour se procurer un disque hors norme qui certes ne plaira pas à tout le monde mais qui en dépit de quelques faiblesses est doté d'un charme peu commun. A noter également, et c'est assez rare pour être souligné, que le livret est très soigné et contient une illustration par morceau (photomontage ou photo) ainsi que les textes. ECLECTIKA est encore loin d'être arrivé au bout de son chemin et confirme avec cet album qu'il a beaucoup à offrir, pas forcément dans le metal ; le cosmos est grand et le voyage sera peut-être très long, vivement la prochaine étape...

http://www.eclectika.fr - 180 visite(s)

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Rédigé par : Dungorpat | 14/20 | Nb de lectures : 12590




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