ECHELON - Indulgence Over Abstinence Behind the Obsidian Veil (Metal Inquisition) - 02/11/2015 @ 07h35
Certains diraient ‘têtu’, moi je préfère le terme ‘besogneux’. Oui, on pourrait dire que Rogga Johansson est du genre besogneux. Un commentaire perfide mais néanmoins pas con paru récemment sur VS lâchait ‘lui, dès qu’il a une idée, il forme un groupe’ et vu de l’extérieur, cela ne semble pas faux. Mais si comme moi vous faîtes partie des quelques furieux qui suivent le moindre de ses faits et gestes – ce qui demande une bonne vigilance et surtout un certain budget ! – et qui donc peuvent appréhender son œuvre dans son ensemble, il y a une vraie évolution depuis peu. Certes, une évolution lente et larvée mais une évolution quand même que Johansson dans une sorte de remake death-metal du ‘Truman Show’ documente pas-à-pas via ses multiples projets plutôt que de confiner cet apprentissage à son salon et à trois potes et demi.

ECHELON par exemple suit la voie d’abord tracée par REVOLTING avant lui, celle d’un death certes toujours ultra-classique (on ne se refait pas non plus einh ?) mais qui s’est désolidarisé de ses racines scandinaves pour mieux embrasser, dans une certaine mesure, la mélodie. Fini les plans D-beat et les gros tchouka-tchouka à la GRAVE qui pullulaient dans PAGANIZER pour ne citer que lui. Ici, les guitares ont perdu leur enrobage HM-2 au profit d’un mordant plus basique et limite thrash. Le tempo est essentiellement posé avec quelques rares accélérations, comme pour mieux appuyer le côté plus heavy. Et plutôt qu’ENTOMBED, on pense ici beaucoup plus à BOLT THROWER ou à BENEDICTION, ce qui n’est pas un hasard vu qu’au chant on retrouve justement Dave Ingram qui a été dans les deux groupes.

Car oui, le Rogga Johansson 2015, c’est celui qui désormais essaye de coller à la personnalité de ces copains chanteurs plutôt que celui qui essaye d’imposer sa vision des choses. Et tout comme pour Paul Speckmann il avait pondu deux disques limite punk, il a décidé ici de permettre à Ingram de revisiter son heure de gloire des années 90 en lui écrivant des morceaux sur mesure où il joue l’intégralité des instruments, inclus une boîte à rythme pour une fois pas trop mécanique. Alors que leur première collaboration DOWN AMONGST THE DEAD MEN (dont le deuxième méfait sort d’ailleurs ces jours ci aussi) sonnait comme un compromis entre les influences des deux bonhommes, ici les choses sont plus claires : ECHELON a été mis sur pieds avant tout pour glorifier Dave Ingram. Donc mis-à-part quelques leads succincts mais morbides à souhait (qui apportent un vrai plus d’ailleurs), le but avoué de ‘Indulgence Over Abstinence Behind the Obsidian Veil’ est clairement de retrouver la saveur immédiate de ‘Grind Bastard’ de BENEDICTION par exemple, même si le mixage signé par un allemand du nom de Dennis Derclint manque parfois un chouia de graisse.

Paradoxalement, c’est justement la ‘star’ du jour qui finit par un peu faire capoter. Johansson fait du Johansson, ni plus ni moins mais disons qu’à l’instar de l’ex-meilleur ami du suédois Kam Lee, Dave Ingram a soyons clair un peu perdu de sa superbe. On reconnaît toujours son aboiement entre mille mais désormais dénué de coffre et surtout de variété, il s’essouffle avant la fin de ces trente-cinq minutes. Et surtout, mais là cela n’engage que moi, j’avoue avoir un peu du mal avec sa conversion il y a une dizaine d’années à l’Église de Satan. Pas que cela ne me choque ou quoi que ce soit (hey oh, quand même je suis un metalleux non ?) mais en dehors de l’aspect, disons, discutable voire limite clownesque de l’entrepri… pardon, de la secte mise en place par feu Anton La Vey (on entend même un sample de sa voix dans l’intro de « Enter Forwards »), je trouve juste que cette thématique qu’il place donc désormais dès qu’il peut un peu partout et qui est ici au cœur du concept textuel d’ECHELON ne colle pas avec son côté bon gars un peu bourru originaire de Birmingham. Certes, on est très loin du « Satan t’encule » de Glen Benton mais voilà, je trouve que cela ne lui va pas, point. Fin de la parenthèse.

Pour le reste, ECHELON est disons un projet de plus dans la volumineuse audiothèque de Johansson mais un projet dont le rôle, contrairement à mettons un truc comme THOSE WHO BRING THE TORTURE ou BANISHED FROM INFERNO, n’est pas si insignifiant si on le (re)place dans le contexte.




Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 13/20 | Nb de lectures : 8657




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Commentaire
GabinEastwood
Membre enregistré
Posté le: 02/11/2015 à 13h41 - (118511)
Comme le dit l'ami Zoltar c'est effectivement un disque de plus dans la plétorique discographie de Rogga. Pas mauvais ni transcendant, juste un album de plus et dans la moyenne de ce qu'il fait avec ces innombrables projets



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