Depuis son retour en 2009, EARTH CRISIS poursuit un bon rythme et livre régulièrement de nouveaux albums. Cette fois, il ne s’agit pas d’un album mais d’un ep quatre titres, format qui revient très en force dans le milieu hardcore, comprenant en fait deux nouveautés titres et deux « remake » d’anciens tubes datant de leur premier LP « Destroy The Machines ». Comme une manière de se rappeler aux bons souvenirs des anciens tout en accrochant de nouveaux fans. De ce point de vue là, l’entreprise est réussie, très réussie même. Les deux nouveaux titres sont bien plus convaincants que l’intégralité de « Salvation Of The Innocents », les deux anciens, s’ils n’apportent rien de neuf, assurent la transition et nous rappellent pourquoi EARTH CRISIS est un groupe tellement important et trop sous estimé en France.

D’abord les vieux machins. La bande à Karl a choisi de lifter deux des titres les plus emblématiques de sa discographie. « The Discipline » et « New Ethic », un choix à double tranchant puisque les vieilles biques dans mon genre qui possèdent déjà les versions d’origine vont gueuler contre le traitement infligé aux morceaux qui ont été réenregistrés et non pas simplement remixés ou remasterisés. En 20 ans la voix de Karl a changé, la mode, la technologie aussi et bien sûr, le son global des morceaux s’en ressent. On n’a plus cette impression d’oppression qui faisait le son du groupe. Oui la production st meilleure, plus claire et plus puissante, la voix de Karl est plus rocailleuse, plus humaine aussi, plus « variée » que sur les premières versions. Le son de basse est beaucoup plus présent, plus claquant, presque slappé, là où auparavant on se trouvait face à un mur de guitare, spécialement sur « New Ethic » qui donnait envie de tout cramer. Le solo de guitare est plus mollasson aussi, moins salement violent que sur la version d’origine. Les nouveaux venus apprécieront cette réinterprétation sonore de deux classiques du groupe qui sonnent, sur ce disque, comme ils doivent sonner aujourd’hui en live mais n’oublions pas que dans le hardcore on possède toujours cette éthique un poil conservatrice qui fait qu’on n’aime pas trop toucher aux anciens.

Place aux nouveaux morceaux maintenant. « Behind The Mask » séduit par sa vibe « old school » qui s’intègre bien entre les deux anciens titres. Il s’ouvre par des petites arpèges de guitares comme on savait les faire dans le metalcore des années 90 avant que de grosses guitares ne prennent le relais dans le plus pur style « Breed The Killers » par exemple. On retrouve le phrasé caractéristique de Karl ainsi que le mid tempo ravageur qui a fait la réputation du groupe. On sent qu’ExC souhaitait revenir aux sources de sa musique avec ce titre qui est, oui, un peu facile mais qui fait plaisir car le vieux fan que je suis est content d’entendre du ExC débarrassé des influences de plus en plus prégnantes de Freya. « Time To Strife », démarre sur le même canevas que « Behind The Mask » si ce n’est que cette fois, c’est la basse qui ouvre le bal et se taille une bonne place dans le mix. Un autre morceau classique du EARTH CRISIS pré Slither, tout en lourdeur, écrasant et inarrêtable. Les compositions sont bonnes, les titres de qualité même si, on ne va pas se cacher, ils jouent à 100% la carte de la nostalgie et servent la soupe aux fans du groupe. Maintenant c’est une bonne façon de se rappeler de quel plomb se chauffait le groupe dans ses premières années. De gros metal bien hardcorisé. Il faut aussi souligner que le disque sort chez Bullet Tooth Records dont le public n’est pas forcément familier avec la musique des natifs de Syracuse.

Un ep pas forcément indispensable si on possède déjà « Destroy The Machines » mais qui à le mérite de présenter deux titres inédits d’un EARTH CRISIS qui retourne aux origines. Reste maintenant à retrouver le vrai son de l’époque qui manque ici cruellement.




Rédigé par : Seb On Fire | 6/10 | Nb de lectures : 8430