«THERE WILL BE BLOOD… THERE WILL BE.» clame EAGLE TWIN…

EAGLE TWIN est le nouveau projet mené par une main de maître par le sieur Gentry Densely, plus connu pour ses atteintes de plénitudes au travers du groupe ICEBURN (combo de Salt Lake City ayant combiné habilement depuis le début des années 90 Jazz, Heavy, Classique, Punk, Prog). Formé officiellement en 2007, le duo constitué de Gentry Densley (chant/guitares) et de Tyler Smith (batterie) sort ce «The Unkindness of Crows» en cette année bénite de 2009.

Et cela valait la peine d’attendre. Cet album qui ne semble au départ que reprendre une formule déjà utilisée par nombre de groupes dans le même genre, c’est-à-dire Sludge/Doom/presque Stoner au tempo lent aux guitares pachydermiques façon CROWBAR et consorts est en fait une vraie pépite auditive. Les sept titres prennent en effet toutes leurs dimensions à la troisième voire la quatrième écoute. Car EAGLE TWIN distille savamment nombre d’influences au sein même d’un tissu sonore à tendance assurément Doom. Influences qui se révèlent les unes après les autres, écoute après écoute : Rock Seventies, Drone, Psychedelia, Progressif, etc. Rappelant parfois FIVE dans la production (la combinaison des plusieurs pistes de grattes tamisées au travers d’amplis différents) et évoquant la vague Southern Lord Records du type KHANATE, GOATSNAKE, SUNNO))) et TEETH OF LIONS RULE THE DIVINE dans l’approche Doom/Drone, EAGLE TWIN montre encore une fois que la simplicité généreuse se révèle des plus fructueuses quand elle est réellement maîtrisée. Riff après riff, EAGLE TWIN tend à nous convaincre de ce fait. Privilégiant avant tout l’atmosphère, ce premier opus est à prendre dans son ensemble. Rythmiquement lentes, les compositions se succèdent spontanément à la manière d’un SLEEP sous calmants tentant une approche plus bluesy. Le chant est presque incantatoire façon OM (mais en plus mélodieux) et les riffs de guitares génialement pensés par Gentry.

Jugez par vous-même. Le break superposant arpèges discrets - mais prenant - et riffs saturés, la reprise de dynamique de la fin de ce même « Murder Of…», l’introduction inquiétante et presque 70's de «10,000 Birds Of Black Hot Fire», la trame musicale envoutante de «Storytelling Of Ravens» (un des morceaux rappelant de manière évidente certaines intonations perpétrées par un certain OM), le riff moteur, presque Crust et incroyablement groovy de «Crow Hymn» (une des compositions les plus inspirées de l’album) sont tous des faits saillants nous permettant de réaliser que ce «The Unkindness of Crows» est vraiment un album incontournable. Dans mon top 2009 assurément.


Rédigé par : DeadStar | 17/20 | Nb de lectures : 11491