Drôle d'univers que celui de DÅÅTH. "The Hinderers" avait institué un son, et un melting pot d'influences variées, puisant surtout dans l'extrême européen. Un bon album à l'accroche difficile.
"The Concealers" est tout aussi délicat d'accès. Ce qui frappe immédiatement c'est qu'on les retrouve là où on les avait laissés. Evidemment, le son concocté par Jason Suecouf est limpide et puissant, pourtant, je ne note aucune grosse surprise, on reconnaît nos lascars immédiatement.
Ce qui s'impose en revanche rapidement c'est que les guitares sont ici à la fête! Entre interludes mélodiques, grosses rythmiques, soli ultra pêchus, etc, on voit bien là la marque d'un nouveau couple six cordistes qui va faire du bruit: La paire Eyal Levi - Emil Werstler fonctionne à merveille. D'autant plus qu'à l'usage, cet album révèle ses pépites. Certes, il lui faut du temps pour se laisser maîtriser et découvrir, mais croyez-moi sur parole, il en vaut la peine. Voilà encore un bel exemple d'album anti MP3: il est impossible de le juger avec trois écoutes au compteur! Au contraire, il faut s'immerger dedans, et enfin on peut commencer à le comprendre.
Ce que leur musique a gagné en guitares, elle l'aura pris sur le clavier, plus subtile que précédemment (il est d’ailleurs à noter que le préposé ne figure plus au listing du groupe). Il semble aussi que leur côté indus ait disparu, en tout cas au premier abord. Pourtant cette rythmique sur "…Of Poisoned Sorrow" l'est bel et bien (vraiment excellent ce titre d’ailleurs !). Oui, le clavier est plus discret, mais pourtant toujours là et peut-être même est-il utilisé plus judicieusement.
Que dire du jeu de batterie ? Rien, à part « Impecc' ». Kevin a un putain de jeu technique fort à propos. Enfin saluons le nouveau venu Sean Z. au chant, qui ne propose aucune surprise par rapport à son prédécesseur, mais là aussi, à l'écouter avec beaucoup d'assiduité, on comprend le choix du bonhomme: son chant est puissant, intense et varié. Growler est un métier, et il est loin d'y être mauvais, même si son timbre est assez classique et passe-partout.

Au final, je suis très content de cette galette qui m'occupe depuis un bout de temps maintenant. Et bizarrement je n'ai aucune envie de passer à autre chose pour l'instant. Il est difficilement accessible leur univers, mais quand on est dedans, on y est bien! L’ensemble est un tout complet très varié, qui libère petit à petit de sa substance. Moi j’aime bien quand c’est comme ça, ça donne un album qui dure longtemps !


Rédigé par : BozKiller | 16/20 | Nb de lectures : 12005