Quelle année chargée pour DÅÅTH, et surtout Eyal et Emil, qui en l'espace de 2 ans sortent leur troisième album ensemble. Souvenez-vous, après "The Concealers" ils se sont attelés à leur premier album solo/guitar-heroe "Avalanche Of Worms". C'est donc sans trêve que ces deux stakhanovistes se remettent à l'ouvrage, avec cette fois le même line-up stabilisé, et le retour d'un clavier.
Première constatation: Le digipack est soigné, très coloré à la manière de "Avalanche ...", mais on retrouve le design particulier de "The Concealers" - les couteaux ont laissé place aux seringues, j'espère qu'il ne faut pas y voir un mauvais présage... Seul hic, pas de livret de paroles, et ça c'est quand même très con!
Côté contenu maintenant, les fans de DÅÅTH seront enchantés! Cet album est dans la continuité de "The Concealers" (et donc dans leur démarche musicale globale), leur univers est désormais bien établi: ils proposent un Death-Metal très moderne, où technicité, mélodie, agressivité et ambiances s'entremêlent dans une sarabande complexe, qui une fois de plus ne plaira pas à tout le monde. Pour cela il leur manque peut-être un petit plus accrocheur, le petit truc qui fera que l'on fredonne facilement un titre, où l'on sait que l'on écoute un hit universel. Mais ce n'est clairement pas ce qu'ils recherchent.

Les points remarquables de cet album sont: Le génie à l'état brut de Emil Werstler. Je l'ai déjà dit, mais là c'est tellement évident, ce type est un soliste extraordinaire. Marty Friedman était la boîte à musique de MEGADETH, c'est exactement la même chose ici, son jeu étant tellement bien adapté à cet univers.
J'ai parlé du retour du clavier. N'y voyez pas un retour aux ambiances indus d'antant (dommage d'ailleurs, peut-être), mais plus un apport de sonorités, bruitages et autres ambiances à la manière d’"Avalanche ...", c'est d'ailleurs le même homme (Eric Guenther) qui officie dans les deux albums.
Enfin, je mets en avant la performance de Sean Z, dont les hurlements intenses et variés sont vraiment bien utilisés. Il s'avère être l'homme de la situation et ses vocalises propulsent l'ensemble en lui apportant un soupçon de niaque supplémentaire.

Pour le reste, de l'excellence, évidemment, mais là on est habitué: Eyal Levy est un excellent gratteux/compositeur, Kevin Talley martèle à profusion (même si peut-être de manière plus posée que d'habitude), et Jeremy Creamer assure au niveau basse. Enfin l'ensemble est bien mis en valeur par le travail de production de Mark Lewis et d’Eyal, qui petit à petit accumule un sacré savoir faire en la matière. On notera aussi le coup de main de Jason Suecouf pour l’enregistrement des vocaux. Mais on peut saluer ici un vrai beau travail bien équilibré, et bourré de petits bruitages qui se révèlent au fur et à mesure, et qui sont à chaque fois bien trouvés. Je suis personnellement grand fan de « Arch {enemy} Misanthrope » et « Double Tap Suicide » qui bénéficient tous les deux de soli magnifiques, d’une simplicité qui semble déconcertante, mais qui marque l’auditeur. Mais je ne trouve pas de titre mineur, et tous les treize, l’instrumental de fin inclus (qui sonne bon le « Avalanche… » d’ailleurs), recèlent leur petit passage d’intérêt !

Bref, du bonheur cette galette! Si vous aimez DÅÅTH, il vous la faut. Si vous ne connaissez pas encore, il est temps de vous y mettre sérieusement, car ils le valent bien!


Rédigé par : BozKiller | 17/20 | Nb de lectures : 14654