Visez moi cette distribution:
Derek Sherinian (Claviers) - John Petrucci (Guitares) - Zakk Wylde (Guitares) - Yngwie Malmsteen (Guitares) - Simon Phillips (Batterie) - Tony Franklin (Basse) - Brad Gillis (Guitares) - Brian Tichy (Batterie) - Special Guests: Billy Idol (Chant) - Slash (Guitares) – Brandon Fields (saxo)
Ça en jette, non ? Oui, je sais, il ne suffit pas de mettre en cuisine les meilleurs chefs si à l’arrivée le jus est infâme. Quel goût a donc cette gamelle ?
Du métal prog/jazz/fusion avec bien entendu, une bonne place faite aux claviers. Toutefois, si cette formule ne vous a jamais convaincus et bien n’allez pas au delà du point qui clôt cette phrase. Car l’ex D.T continue son petit bonhomme de chemin dans la même direction en y mettant toute la conviction dont il est capable. Est-il possible pour lui de faire autre chose ? Certainement, sans doute mais, a priori, ça ne l’intéresse guère. En tout cas, ce ne sera pas pour cette fois encore. Personnellement, ça ne me gêne pas. Mais je peux comprendre que d’autres s’en soient lassés. Des claviers donc, il n’en manque pas. Mais, là où d’autres s’approprient le premier rôle, Sherinian lui, sait partager et laisse un coin de table conséquent à ses nombreux invités. C’est la moindre des choses mais ça va mieux en le disant. Et ce quand bien même, tous ces convives n’honorent pas l’invitation avec le même enthousiasme. Question d’ego sans doute.
Dès Czar Of Steel, on est tout de suite plongé dans le bain bouillonnant du sanguinaire et reptilien claviériste américain. Signalons au passage que Blood Of The Snake est plus sombre que ses devanciers. Explosion des thèmes, feu d’artifice instrumentaux tous azimuts, déferlante de gammes, c’est du métal prog haut de gamme. On a les 2 pieds chez LTE, D.T. Sherinian caresse le fan dans le sens du poil. C’est à dire moi… et quelques autres. Tout est donc coulé dans le même bronze (sans allusion aucune !). Bien sûr, les techniciens sont à la fête. Après tout, ils sont aussi venus pour ça. Man With no Name ressemble comme 2 gouttes d’eau au Black Sabbath de la grande époque avec ses riffs plombés et sa voix caractéristique. On croirait entendre Ozzy en personne mais c’est Zakk Wylde qui s’y colle. Petite escapade jazz rock sur Phantom Shuffle. Sherinian adore ce style où il prouve une nouvelle fois sa grande dextérité. On The Moon permet d’entendre le sax enchanteur de Brandon Fields pour un autre instant de respiration bienvenue. Exotisme aussi avec Prelude To Battle et ses sonorités arabisantes au feeling et au charme apaisant. Vicking Massacre comme il se doit est piloté par la six cordes d’un Malmsteen impressionnant. La plupart des autres titres tournent autour des thèmes favoris de Derek dont le ton général est franchement métal prog symphonique bien dans l’esprit de ses ex camarades de jeu. On y revient pas. Signalons toutefois 2 curiosités : une ballade instrumentale, Been Here Before, dominée par la guitare qui durant 4’30 permet de faire retomber la pression. Enfin une reprise, le hit interplanétaire de Mungo Jerry, In The Summer Time sorti en 1970 et chanté pour l’occasion par Billy Idol, Slash se chargeant de la guitare. Cette cover qui détonne sur le reste de l’album ne révolutionne pas l’original. Il peut s’appréhender comme une tocade hors sujet mais sympathique.


Rédigé par : Karadok | 14/20 | Nb de lectures : 12909