Je connais la perplexité qui a été la votre en essayant de prononcer le nom de ce groupe, à la première lecture, sans vous écorcher le palais. La seconde chose qui m’a traversé l’esprit à été la suivante « whaou un mot comme celui-là, placé sur un « mot compte triple » au Scrabble ferait un malheur ». Si certains d’entre vous se posaient encore des questions sur ma santé mentale, des réactions comme celle-ci devrait les rassurer. Et puis d’abord, j’ai horreur du Scrabble.
Pour tout vous dire cette kronik me pose quelques petits problèmes tant la musique de ce groupe est atypique. Pas facile de pénétrer l’univers musical de DYSRHYTHMIA (même avec un bon lubrifiant) car leur démarche artistique est résolument à contre courant de ce qui peut se faire voire anti-commercial.
DYSRHYTHMIA est en fait un trio de Seattle qui a pour particularité de ne pas avoir de chanteur. Avouez que les albums exclusivement instrumentaux ne sont pas légion par les temps qui courent. Le groupe a tout misé sur sa maestria technique et virtuose pour maintenir l’attention de l’auditeur et ça marche pas trop mal en définitive. Maintenant comment décrire la musique de DYSRHYTHMIA sans m’embourber dans un descriptif laborieux ? Disons simplement que leur musique est la rencontre de différents styles parfois antagonistes : du rock indé, du progressif, du métal et du free jazz. Sans être alambiquée, la structure des titres est particulièrement fouillée. Les thèmes changent sans arrêt et il est difficile de se repérer dans cette musique qui pourrait passer pour de l’improvisation, à ceci prêt que les musicos sont d’une précision impitoyable. Toutefois, je crois réellement que ce disque n’est à conseiller qu’à des amateurs particulièrement avertis, voir à des musiciens qui seront plus sensibles par conséquent à la maîtrise qui peut se dégager d’une telle œuvre. Les profanes, comme moi, seront séduits par l’audace et la démarche du groupe mais auront un peu de mal à tenir la distance sur plus de cinquante minutes d’instrumental et je ne vous parle même pas du dernier titre hypnotique de plus de onze minutes. En résumé : audacieux, technique, musical mais hélas quelque peu indigeste à la longue.



Rédigé par : Tonton | 13/20 | Nb de lectures : 7248