N'ayant pas conservé un souvenir impérissable du dernier album studio de DYSLESIA, c'est sans grand enthousiasme que j'ai découvert leur nouvel opus dans ma boîte aux lettres. Allons plus loin dans la confession (la rédemption n'en sera que plus grande), je n'ai jamais réellement accroché à la musique du combo lyonnais en grande partie à cause du chant de Thierry Lebourg mais également à cause du côté un peu trop formaté à mon goût de certaines compos. Mais, mais, mais... leur longue absence ("Years Of Secret" date de 2002) aura été bien mise à profit et se traduit en l'occurrence par un changement de style assez radical aussi bien au niveau des compos que du chant, ce dernier étant ici globalement plus grave (ce qui, avouons-le, n'est pas franchement pour nous déplaire).
On change même quasiment de paradigme avec cet album, délaissant un Heavy-Speed plus ou moins maladroit (« Flew with an angel » par exemple) pour embrasser un Heavy-Thrash moderne (« Face ») faisant la part belle aux fulgurances guitaristiques, le tout sur un tempo sensiblement plus posé. Il n'y a presque pas de titre sur cet album qui ne comportent un solo assassin et on ne peut, une fois de plus, qu'apprécier le travail fourni à ce niveau. Même l'apparition ponctuelle d'un chant féminin (« Dependance ») n'est pas spécialement dérangeante, c'est pour dire... Si le durcissement de ton semble évident, DYSLESIA n'en oublie pas pour autant de varier les plaisirs et se paye même le luxe de terminer l'album de manière classique mais classieuse par une ballade semi-acoustique à la SAVATAGE.
Seul l'avenir nous dira si cette nouvelle orientation est réellement la bonne ou si cet "In Veins..." n'est en fait qu'un simple album de transition mais quitte à choisir, on aurait presque tendance à préférer la seconde branche de l'alternative tant on a l'impression que DYSLESIA en a encore sous le coude et tant on aimerait les voir aller plus loin dans cette voie.
Un cran en dessous d'un KRAGENS ou d'un NIGHTMARE (notamment au niveau du chant), cet album n'en demeure pas moins d'excellente facture et se positionne (avec -dans un autre genre- le LONEWOLF) comme l'un des albums français majeurs de ce début d'année.


Rédigé par : BigHenry | 13/20 | Nb de lectures : 10790