Voilà un album qui s’est pris pour ce qu’il n’est pas. A savoir « bon » pour commencer, novateur, varié, et surtout décalé ensuite.

Car le décalage semble être l’argument commercial du duo allemand, leur point d’accroche. Vous savez, ce fameux truc un peu « alternatif » que l’on commence à trouver dans pas mal de groupe « indé » aujourd’hui.
Le problème c’est qu’en plus d’être franchement ennuyeux, cet album est extrêmement pénible à écouter. Physiquement parlant. Les sons de grattes, j’imagine sous prétexte d’orientation noise rock, sont désagréables au possible. Les voix sont aux fraises tout le long de cet album éponyme. On pourra rétorquer que la non application d’effets sur les voix nous change des prods habituellement surchargées à ce niveau précisément. Certes.
Mais on retrouve aussi tous les poncifs du groupe cherchant la démarcation et l’alternative à tout prix : le coup de la beat box, les samples d’émission de télé ou assimilé, un petit bout d’électro par-ci, d’orgue par-là…
Là ou quand un Mike Patton mélange plusieurs couleurs, il en invente une autre, Dÿse tentant ce même mélange fait un marron à l’évocation plutôt « etronesque »... Ok c’est dur, mais jetez une oreille rapide sur un « wokk » par exemple (c’est gratuit sur myspace). Et c’est encore le seul titre à sauver de l’album, si il le fallait…
Tout le reste de l’album n’est qu’une alternance de riffs répétitifs à souhait, de sons « décalés », de hurlements poussifs, le tout avec un son et une production vraiment limite. Il y a vraiment mieux à trouver aujourd’hui dans le style. Mieux aujourd’hui et surtout mieux hier, Melvins, MrBungle et Sonic Youth (quitte à mélanger les références) en tête.

Pas besoin d’enfoncer plus le clou et de s’acharner plus qu’il ne faut. Malgré la provenance d’un label qui ne se plante pas souvent, cet album est un pur ratage qui séduira peut-être les aficionados de la fausse subversion ou bien les rockeux lecteurs de Teknikart qui trouveront ça « so decalled ! ».


Rédigé par : Be-on | 07/20 | Nb de lectures : 9542