Jubilation n°1 ; recevoir un disque de chez DVS dont la devise est, je le répète, « Music we love for people we like ». Jubilation n°2 ; poursuivre le cheminement et l’évolution du métal progressif à travers le prisme de formations débutantes mais talentueuses. Jubilation n°3 ; s’apercevoir que le genre a encore des chevaux sous le capot. Lauréat de ce triple satisfecit, DYNAMIC LIGHTS. Ce groupe transalpin peu connu met les petits plats dans les grands. Et s’impose avec un premier album comme la surprise qu’on attendait plus après une énième année jalonnée de sorties diverses et (a)variées. Ne cherchez pas chez D.LIGHTS une quelconque ressemblance ou même un rapprochement avec la scène métal prog symphonique la plus connue. Prenant le contre-pied de combos qui ont érigé la technique en étendard, le quintet nous offre une synthèse différente mais convaincante de Fates Warning, Pain Of Salvation et Anathema réunis. On a connu pires références, quand bien même les ténors restent les ténors. Inspiration, influence, imitation, plagiat, sans âme ou incarné, peu importe. Les Italiens, eux, « se contentent » de transcender l’expression des sénateurs. Parfaitement maîtres de leurs instruments (quel batteur ce Simone Del Pivo !) et de leur sujet, les cinq musiciens originaires de Pesaro allient technique et atmosphères nuancées, sombres et mélancoliques. Quelles soient alourdies au moyen des riffs bien trempés de Marco Poderi ou nimbées d’éther par le biais des notes de piano déliées de Giovanni Bedetti, les auras diverses fournissent de nombreuses raisons de se fondre dans l’univers de Shape avec délectation et gourmandise. Et tout d’abord grâce au chant. Véritable talon d’Achille d’un grand nombre de concurrents, il est ici au diapason de l’ensemble. Matteo Infante présente une tessiture proche de celle Gildenlow. Hommage du maître à l’élève, ce dernier est monté sur scène à leurs côtés lors d’un show organisé par le fan club local de POS. Une reconnaissance significative et bien utile pour se faire un nom. Et le frontman de POS ne s’y est pas trompé. Le savoir faire des italiens ne se dément pas tout au long de l’album. Toutes les pièces valent le détour. Pour la plupart longues, d’une complexité savante mais intelligible, elles se révèlent impressionnantes après plusieurs écoutes. Un grand groupe est peut-être né. En attendant, Shape place d’emblée D.LIGHTS parmi les espoirs notables de la scène.


Rédigé par : Karadok | 16/20 | Nb de lectures : 15056