Nouveaux venus sur la scène internationale, on peut dire que le quintet germain de DYING HUMANITY n’a pas chaumé depuis sa fondation début 2006. Un mini CD, un deal avec Restrain et aujourd’hui un premier album sans parler de nombreux concerts. Les choses sont allées vite, très vite ; peut-être même un peu trop lorsque l’on découvre les faciès encore poupons de cette bande de gamins. On n’a pas encore posé le disque dans le lecteur qu’on se pose des questions. On craint même le pire alors que l’album s’amorce autour d’un titre instrumental mélodique et thrashy à la fois. On se dit alors qu’on s’est fait couillonner, qu’on va se farcir un album de metalcore à la noix et dans mon cas présent, on maudit en silence Vision Of Beuh en se remémorant le fait qu’il avait l’air un peu trop pressé de se débarrasser de « Fallen Paradise ».

Alors que les idées de représailles s’entrechoquent dans ma tête voilà que mon ouïe se retrouve attirée par des rythmiques un peu trop rapide pour le commun du metalcore de mes deux ici escompté et un peu trop hâtivement conchié. Car s’il y a bien des éléments mélo-thrash à la BLACK DAHLIA MURDER, des mélodies très Göteborg ciselées sur le model d’un DARK TRANQUILLITY à l’époque où ils avaient encore des attributs bien virils (celle des vieux disques quoi !) DYING HUMANITY occupe de reste de ses morceaux à nous avoiner les cages à miel à grand coup de brutal death US à la DYING FETUS.

Sur chacun des morceaux, les Teutons virevoltent entre des plans mélodiques assez bien torchés et du bourrinage intensif d’où se distingue un batteur résolument doué et un chanteur aussi relax dans les braillements coreux que dans des grunts abyssales à faire bander Bizarre Leprous productions.
On ajoute là-dessus la patte de Jacob Hansen (HATEBREED, ABORTED) pour finaliser production et mastering afin d’avoir un son clair et massif tout à la fois et le tour est joué.

Vous l’aurez compris, DYING HUMANITY se situe dans la continuité de cette jeune génération du deathcore qui nous a offert les ALL SHALL PERISH, HEAVEN SHALL BURN et autre JOB FOR A COWBOY. C’est très bien fait, techniquement irréprochable et vraiment cousu main pour un marché jeune mais même un vieux débris comme moi arrive à prendre un certain plaisir à écouter la chose.

Cependant, le repli des metalcoreux en herbe vers le brutal death pour prendre des distances avec un style désormais ultra saturé et prostitué devient un peu trop manifeste ces derniers temps. Il ne faudrait pas que cette tendance se généralise et que le deathcore se retrouve gangrené par le même fléau mercantile tirant toute une scène par le bas. On accordera donc le mérite de l’efficacité et d’un certain savoir-faire à DYING HUMANITY en gardant bien à l’esprit que ça ne marchera pas aussi bien s’ils nous ressortent la même recette pour le prochain album.

Pas mal du tout mais attendons la suite pour trancher…


Rédigé par : Tonton | 13/20 | Nb de lectures : 10300