Heu... vu que j'ai décroché de DYING FETUS après leur monumental "Killing On Adrenaline" et que de ce fait, je n'ai jamais eu l'occasion de poser une oreille sur leurs albums suivants, la découverte de ce tout nouveau "War Of Attrition" m'a fait le même effet que de recroiser un vieux pote qu'on n'a pas vu depuis plusieurs années et de constater qu'il a changé! En bien ou en mal? Tout ce que je remarque c'est que ce groupe du Maryland est devenu plus arrondi. Sans tourner le dos à son passé, DxFx propose ici un disque qui s'éloigne quelque peu de l'ultra brutalité qui les a hissés au rang de grosses pointures et de leaders de la scène USUG.

Ce qui frappe d'entrée de jeu, c'est la rapidité du tempo qui ne s'amoindrit presque jamais, "War Of Attrition" est un album qui s'adonne entièrement au blast beats et au matraquage de grosses caisses, aux riffs terriblement rapides et aux parties vocales plus "fluides". On est assez loin de la machine à broyer les os qu'était DYING FETUS et, même si les plans lourds flirtant avec un feeling "slam mosh" sont toujours là sur "War Of Attrition", ils se font plus discrets et leur présence devient presque anecdotique. Avec ce nouvel album, DxFx se montre sous un jour nouveau: le rouleau compresseur est bel et bien devenu une grosse, une énorme machine de guerre ultra rapide et sans pitié, du blast, du blast et encore du blast! Par certains aspects, on sent comme un petit arrière-goût (tout relatif) de OPHIOLATRY.

Mais même si DYING FETUS joue à fond les gamelles tout le long des 37 minutes de "War Of Attrition"; les chansons ne sont jamais linéaires ou plates, la subtilité de Kevin Talley n'est certes pas remplacée par le jeu du nouveau batteur, mais elle est compensée par les éclairs plus groovy et les décharges de mini solo en sweeping qui viennent aérer la globalité de cette rondelle. Ce "War Of Attrition" est un disque développant une brutalité toujours maîtrisée et contrôlée, DYING FETUS ne laisse pas trop de place au hasard ou l'approximation, tout est réglé au poil de fion près... c'est cette technicité exacerbée qui confère à l'album une certaine froideur. Une tuerie oui, mais une tuerie méthodique qui laissera sans doute quelques auditeurs dubitatifs. En fait, on a parfois l'envie de dire "Bah ouais... ça avoine... mais il manque un truc". Qu'est-ce que ce "truc"... j'aurais bien du mal à le décrire! "War Of Attrition" est un excellent disque, ça, c'est un fait indéniable, mais qui ne marquera pas autant les esprits que "Killing..." ou "Purification Through Violence".

Plus haut, je parlais de la disparition de la lourdeur pachydermique des vieux DYING FETUS, cet amincissement se retrouve aussi dans le grain du son qui est, sur "War Of Attrition", beaucoup plus abrasif et acide. Lorsque l'on enfile ce nouvel opus, le son ne fait plus trembler la terre, la qualité de la prod' est exemplaire, mais le côté massif et bourru est devenu plus précis, un son ciselé qui fait de chacun de ces 8 titres une frappe chirurgicale. Clair, net et sans bavure... Ha bah, voilà! J'ai trouvé le "truc" qui manque: c'est le côté "ours" qui n'est (hélas) plus là!

Bref, "War Of Attrition" a tout pour plaire aux fans de Brutal Death à la fois technique, puissant et direct, une prod' aux petits oignons, une musique plus soignée que viscéralement brutale, des vocaux moins grognons mais plus agressifs et une pochette qui en dit long sur le contenu des paroles.
Un album qu'il est bon! Mais je ne résisterai pas plus longtemps à l'envie irrépressible de hurler un truc que j'ai sur le bide depuis le début de la kro: "C'était mieux avant!!!"

Une fois encore, DYING FETUS sort un album qui vous donnera l'envie de tuer votre mère et de violer votre chien!


Rédigé par : Cobra Commander | 15.5/20 | Nb de lectures : 14046