DWAIL - Helter Skelter (Klonosphere/Season Of Mist) - 06/05/2011 @ 08h39
"Helter Skelter"... voilà le nom du premier album du jeune combo DWAIL. Comme vous le savez certainement, c'est un des morceaux les plus rock qui fut composé par les BEATLES (en fait par Mc Cartney), repris par des groupes aussi divers que AEROSMITH, MÖTLEY CRÜE et bien d'autres. Cette chanson est aussi célèbre pour l'influence qu'elle a eu sur Charles Manson.
Le sinistre individu pensait que la chanson annonçait un conflit racial imminent aux États Unis et que les BEATLES, en se faisant relayeur de cette sombre prévision, étaient les quatres cavaliers de l'apocalypse.
Manson a fini par trouver dans la chanson un synonyme du chaos ainsi que la marche que ses disciples et lui devaient suivre : fuir dans le désert pour préparer l'apocalypse.
En choisissant de nommer ainsi leur album, les DWAIL rappellent que le message d'une chanson peut être parfois perçu d'une manière fort distordue et combien les cheminements de l'esprit humain peuvent se montrer tortueux.
Avec ce « Helter Skelter », nous avons affaire ici à un album concept qui nous conte les errances d'une âme torturée faisant un sordide voyage initiatique où se mêlent angoisse, peur et désœuvrement. Le héros de l'histoire est un serial killer qui commence à fondre un fusible à l'écoute d'un morceau de Flamenco pour finir par errer dans un monde industriel et futuriste où il sèmera mort et désolation.
En diversifiant leur musique et en y apportant des dynamiques et des ambiances très différentes, DWAIL choisit un chemin difficile et semé d'embuches... où il se perd parfois, mais on y reviendra plus tard. Le résultat reste cependant satisfaisant et on peut déjà saluer la démarche de ce combo.
En confiant le mix et le mastering à Logan Mader, DWAIL a voulu faire les choses en grand et mettre toutes les chances de son côté. Niveau son, le tatoué ne s'est pas foutu de leur gueule et leur a concocté une véritable petite bombe sonore.
Techniquement, le groupe est en place et manœuvre habillement dans un metal moderne, aux frontières de plusieurs styles et à la variété assumée et revendiquée (Le planant « Still Waters run deep » est un des morceaux les plus réussis de l'album).
Fouinant tour à tour dans le metalcore classique, le déstructuré/chaotique, l'ambiant psychédélique et le « World Metal » DWAIL essaye de trouver son style.
La musique ne va jamais très vite mais plusieurs passages sont très efficaces et bien qu'il n'y ait pas de blastbeat ni de double pédale à fond les gamelles, le groupe arrive à faire pas mal de dégâts.
On sent de grosses influences du power et de la fusion des années 90 ( MACHINE HEAD ou FNM) ainsi que de nombreux éléments noisy disharmonique, bien qu'on soit très loin de la fureur d'un CONVERGE par exemple.
Le chant passe des hurlements au chant clair, mais aucunement dans le format classique « calme avant la tempête ». Les riffs sont assez touffus, plutôt techniques, mais laissent volontiers parler le groove et le feeling (« An iron Hand in a velvet Glove » est un morceau d'introduction particulièrement bien senti).
Le groupe tire un peu dans tous les sens musicalement parlant mais ne peine pas à créer avec cet album neuf titres qui, quand ils sont pris indépendamment les uns des autres, sont tous cohérents.
Les interludes Flamenco et Indou, s'ils apparaissent un peu gadgets au début, apportent au final un plus indéniable au niveau de la construction de la tracklist.
DWAIL propose une musique qui appelle beaucoup à l'imagination et qui amène à ce que l'on se construise ses propres images à partir des sonorités créées par le groupe.
Les premières limites du combo apparaissent quand on entend certains plans qui sonnent un peu « déjà entendus ». DWAIL finit tout de même par s'en sortir malgré quelques ficelles de compositions assez voyantes.
Le côté « déjà vu » n'est pas trop gênant dans la mesure où le groupe n'est certainement pas un copieur de riffs. C'est le manque de dynamisme de l'ensemble qui me gêne le plus.
Certes, il y a deux-trois morceaux qui envoient bien la sauce, mais l'ensemble est au final trop éclaté pour que l'album ait une véritable unité qui en fasse un gros poing s'écrasant sur la gueule des gens.
DWAIL est singulier, cela ne fait pas de doute, mais il leur manque encore un peu de cohésion et d'originalité pour arriver à faire aussi fort que ce qu'ils semblent vouloir.
Un peu à l'image de la pochette « Éléphantesque » vue et revue, DWAIL n'est pas très novateur mais il fait déjà preuve d'une motivation sans faille ainsi que de plusieurs armes dont il devrait approfondir le maniement avec les années. En attendant, les Toulousains se débrouille pas si mal que ça... gardons un œil sur eux.


Rédigé par : Pamalach | 12.5/20 | Nb de lectures : 12614




Auteur
Commentaire
Ennemie
IP:85.68.207.0
Invité
Posté le: 06/05/2011 à 12h45 - (93641)
Je ne suis pas du tout fan des influences, mais ça passe pas mal, là. Merci

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