Je ne sais pas ce qui se passe en ce moment dans le ch’Nord mais de toute évidence, il semblerait que le climat soit propice à la multiplication des groupes de black comme celle des pains dans le désert.
Après Bliss of Flesh, c’est au tour de Dunkelnacht de nous présenter ses hommages via son premier album autoproduit. A la genèse, il s’agissait d’un one man band composé du guitariste Heimdall qui s’aventurait sur les territoires brumeux qu’on nomme ambient. Ayant dégoté quelques sauvages, le maître d’œuvre prit la décision d’orienter le projet vers un black… comment dirai-je… plus véhément !
Et oh putain ! Effectivement les enfants ça défouraille sévère ! Les Nordistes ont une petite dent contre les religions et le font savoir car en guise de distribution d’hosties, on subit une distribution de mandales bien virulentes ! Tout le monde y aura le droit !

Après une légère intro sur fond de cloches, de chœurs et de l'appel à la prière d’un mufti, la rondelle se lance tel un anticlérical dément à l’assaut d’un lieu de culte via une BAR blastée impitoyable qui va anéantir vos dernières croyances. Les autres instruments ne sont pas en reste alternant passages thrashys et trémolos mélodiques vifs comme l’éclair. Les vocaux sont haineux à souhait et tout le long, l’auditeur ressent une véritable urgence headbangante via les mélodies prenantes et certains refrains fédérateurs sur fond de slogans.

Attention tout de même de ne pas réduire ces athées à de simples bourrins. Ils n’hésitent pas à varier leurs compos par des breaks, des soli bien oldschool et quelques ralentissements pour rajouter une ambiance poisseuse de temps en temps. Dans certains titres, comme "Oligarchislamisme", on décèle plusieurs thèmes différents. On évite la lassitude qui aurait pu découler d’un tel matraquage en règle. Par instant, on entend même du death qui s’avère quasiment brutal sur "Klaustrophobik Inoculum". Il y a même un certain Ben Phegore qui vient prêter main forte en balançant quelques growls intestinaux. A peine le temps de comprendre que le vin de messe est bu, nous sommes bons à être ramassés à la petite cuillère. Il n’y a pas à tortiller de la mitre, on se mange une excellente mandale.

En revanche, certains risquent d’être gênés par le son de la BAR particulièrement lors des blasts qui sonnent assez synthétiques voire indus alors que sur les passages moins monolithiques cette dernière possède un son assez naturel. D’ailleurs, malgré un budget étriqué, la prod DIY est plutôt bonne ; on entend la basse ! Même chez les pros, cela devient rare ! Autrement, j’ai une tendance à trouver pour l’instant nos Nordistes plus talentueux dans le mélodique furibard que dans la création d’ambiances dégueulasses. Finalement, ces velléités sont assez discrètes sur la durée et permettent de varier le propos même si elles manquent de la dose de crasse supplémentaire pour conférer un aspect ultime.

Pour un premier album, c’est très mature même si ça ne révolutionne pas le style. Les compos sont bien troussées et vous vous surprendrez à chantonner les refrains vengeurs de "The Nailed Wings of Zionism" ou d’"Etau Chrétien". D’où la question qui taraude mon esprit à cet instant : que font les labels ? A l’heure où ces lignes sont écrites, le groupe n’est pas signé et franchement je me demande pourquoi ? Certes ce n’est pas du truc bidule à mèches très mode mais quand même, merde !!!
Un coup de latte salvateur dans les roubignolles des religions !
Amen


Rédigé par : Dark Rabbit | 15/20 | Nb de lectures : 11933