"Quand les gens ont commencé à parler des Guns n' Roses, j'étais déjà un gros buveur. En 1988, MTV avait retransmis un concert où Axl m'avait présenté -comme à son habitude- Duff "Le roi de la bière" Mc Kagan ! Peu de temps après, un studio qui travaillait sur une nouvelle série animée m'a contacté pour me demander s'ils pouvaient utiliser le nom de Duff pour une marque de bière qui apparaîtrait dans le show ! J'ai rigolé et j'ai dit que bien sûr, qu'il n'y avait aucun problème. Ca avait l'air d'être un projet artistique à petit budget ou quelque chose du genre. J'veux dire, qui s'amuse à produire des dessins aminés pour adultes ? Je n'imaginais alors pas que ce show allait devenir les Simpsons et que quelques années plus tard j'allais voir des chopes de bières et des accessoires un peu partout où on allait en tournée."

Je me suis longtemps demandé si il y avait un lien entre la fameuse bière des Simpsons et le bassiste des GNR... grâce à "It's so Easy", j'ai désormais ma réponse !
Après Steven Adler et Slash, c'est au sympathique bassiste de se coller à l'exercice de l'autobiographie. Avec clarté, décontraction et une belle clairvoyance, le Punk de l'ex groupe le plus dangereux du monde vient nous compter SA version de l'histoire de GNR.

Une des première choses qui saute aux yeux, est la cohérence qui existe entre son écrit et celui de ses camarades.
La plupart des anecdotes se rejoignent, et si Duff avoue ne pas se souvenir avec une exactitude totale des années "Apetite", il a au moins le mérite de le reconnaître et de compenser avec une belle sincérité et une « coolitude » de tous les instants.
Car oui, Duff est tellement cool qu'il arrive à être copain avec Lars Ulrich, Ice Cube, Soundgarden... et Axl Rose... rien que ça.

A l'époque où GNR était au sommet de sa popularité, Duff donnait beaucoup d'interviews à la presse et chacun pouvait alors apprécier sa simplicité et sa « différence ».
Car si Duff paraissait un peu un membre à part de GNR, il était aussi celui qui faisait le lien entre les personnalités plus pugnaces qu'étaient Axl et Slash.
Cette différence se retrouve d'autant plus qu'on apprend en détail dans le livre comment Duff s'est sorti de ses addicitions et comment il a géré la dépression post Guns et post défonce.

On n'hérite pas du surnom du roi de la bière si on est pas une poche à gnôle. Entre les stupéfiants, la drogue, les mauvaises fréquentations et les divorces, Duff a failli plus d'une fois sombrer au fond du gouffre.
La première partie concernant GNR n'apprendra que peu de choses aux fans. Elle montre cependant combien Duff est un musicien passionné et combien son histoire personnelle a su l'aider à s'intégrer parfaitement dans un groupe comme les Guns n'Roses.
La deuxième partie est moins axée sur le rock n'roll mais plus sur la rédemption du blond bassiste. C'est le sport et les études qui lui ont permis de réapprendre à vivre comme il le dit lui-même et c'est dans sa famille qu'il a puisé les ressources nécessaires pour s'extirper des affres de l'addiction.
Issu d'une famille nombreuse et papa de deux filles, Duff finit par casser complétement son mythe en apparaissant comme un étudiant appliqué (le bougre est retourné à l'université et a brillamment réussi ses examens) et comme un père de famille modèle.

La défonce et l'anarchie finissent par disparaître, et avec un détachement vraiment surprenant Duff finit par considérer sa musique comme étant un élément de sa vie, au même titre que le sport et les études. Le lascar explique même comment il s'est débarrassé de son collier « Sid Vicious » avant de partir courir tranquillou – pelou, comme si rien ne s'était passé.
Rien cependant n'est choquant dans ce geste tant le bassiste l'explique avec cohérence tout au long de son récit. Duff a écrit son livre tout seul et a organisé son récit pour à la fois raconter son histoire, mais aussi faire passer certaines de ses idées sur la vie.

Toujours sympathique, mais assez déconcertant par moments, le livre se lit agréablement sans pour autant user des ficelles habituelles des autobiographies de Rock Star où la déchéance se dispute aux nichons et à la coke. Finalement à l'image du musicien (Duff n'est pas un génie mais c'est un bassiste solide et un songwritter honnête) « It's so easy » est efficace mais beaucoup moins frontal que ce que l'on pourrait penser au départ. Duff se raconte plus qu'il ne règle ses comptes, rend hommage plutôt que lèche des culs, et réussit à faire de son écrit une entreprise honnête assez touchante. Il est vraiment cool ce Duff.

Titre : C'est si facile (et autres mensonges)
Auteur : Duff Mc Kagan
Traduit par : Guillaume Magueijo
Nombre de pages : 559 pages
Prix : 38 Euros
Collection : Camion Blanc


Rédigé par : Pamalach | Duff Man/ | Nb de lectures : 12324