Si la tendance actuelle veut que nous vivions actuellement un joli revival du death old school avec toute une génération d'affreux gamins pressés de rendre hommage à la musique de leurs aînés, il n'est que trop rare de voir des post-adolescents s'intéresser à un style antérieur comme le crossover. Il faut dire, pour le décharge que le plupart d'entre eux n'étaient même pas nés lorsque le genre battait son plein dans les mid 80's. Ah le crossover, genre énervé s'il en est et aujourd'hui trop peu représenté, célébrant la symbiose (pas toujours réussie, il faut bien l'admettre) entre le thrash metal et le HC punk. Et surtout un genre qui ne se prend pas trop au sérieux comme en témoigne ce premier album des Suédois de DR.LIVING DEAD !.

Nouveau groupe ? Non pas vraiment puisque cela faisait déjà une paire d'années qu'on les surveillait du coin de l'oeil après deux excellentes démos « Thrash after death » et « Thrashing the law » sorties respectivement en 2007 et 2008. Enregistré depuis 2010 (par les soins de Fred Estby, s'il vous plaît), il se sera fait attendre mais le voilà enfin le premier album digne de ce nom sous la sémillante bannière de ce bon vieux Doc (qui n'est pas sans rappeler un certain Sergent D).

Alors pour faire simple, imaginez un bon gros patchwork où partouseraient sans pudeur, le ANTHRAX de « Among the living », S.O.D., D.R.I., le SUICIDAL TENDENCIES de « How will I laught » avec ici et là une petite giclée du SLAYER (dont ils ont d'ailleurs assuré la première partie lors d'une tournée au Brésil) des débuts. Oui, je le reconnais moi-même, présenté de la sorte on a du mal à se faire une idée du truc et pourtant la recette fonctionne on ne peut mieux.

Ils étaient encore de vagues espoirs dans les testicules paternels en 1985 mais force est d'admettre qu'ils ont bien bûché leur copie avant de se lancer. Tout y est cavalcades trépidantes de riffs, rythmique enjouée, chœurs qui appuient les refrains, mosh-parts monumentales, morceaux calibrés autour des deux minutes, des textes débiles inspirés de films d'horreur ou de SF, jusqu'au bandanas de gang et aux photos montages des livrets véritables kaléidoscopes de clichés saugrenus. Il est vrai qu'en 2012, le chant clair oscillant entre Joey Belladona, Mike Muir et parfois agrémenté de longs ululements suraigus à la Tom Araya peut sembler déconcertant au prime abord et pourtant ça colle si bien à ce retour à une musique intuitive, frénétique et pas toujours d'une exactitude académique. Mais qu'importe, c'est ainsi que la sauce doit être balancée.
Il va de soi que sur ce premier album on retrouve plus de la moitié des titres déjà découverts sur les deux démos associés à une nouvelle fournée toute aussi frétillante. Tout ça pour arriver à seize titres d'un authentique crossover à faire pâlir un MUNICIPAL WASTE.

Si toutefois, je devais émettre un léger bémol concernant cette première rondelle, j'argumenterais mollement que le format d'album avoisinant les 40 minutes s'avère moins percutant sur la durée que ne l'étaient les 13 minutes et quelques des deux démos. Mais à quoi bon tergiverser plus longuement. Tant que c'est bon et que ça moshe, y'a pas besoin d'aller chercher plus loin.

A signaler que cet éponyme album existe également dans une version vinyle limitée à 500 copies.


Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 13170