Libidineux quoi? Bon, d'accord, on va l'appeler entre nous The Swan Road, ce troisième album de Drudkh. Etant donné qu'il s'agit de la troisième réédition d'Underground Activists concernant nos Ukrainiens, vous connaissez désormais la manœuvre. Les vrais fans vont hurler que c'est une honte de se faire du pognon sur le dos du groupe (qui évidemment ne touche pas une tune sur ces rééditions, en toute ironie), alors que les pressages Supernal sont encore trouvables à un prix très correct. Et ne les cherchez pas loin, ils sont tous chez Supernal à 9 euros. Ben oui, mais personne n'oblige personne à investir dans ces éditions limitées. Et vous n'en aurez envie que si vous êtes intéressés par les nouveautés qu'elles apportent.

Comme pour Forgotten Legends et Autumn Aurora, la tracklist reste fidèle au pressage d'origine. Sept titres et pas un de plus. Le son a été remasterisé pour l'occasion, sans apporter de bouleversements au black atmo slave de Drudkh. La vraie nouveauté est évidemment à chercher du côté de l'artwork, flamboyant dans son digipack fort goûtu. Personnellement, je trouve que la cover d'origine est la plus moche de la disco de Drudkh. Les tons jaune et bleu employés sur ce nouvel emballage sont évidemment un rappel du drapeau ukrainien. Mais bon, ce n'est pas non plus la plus belle pochette que nous ait dégotée Season pour l'instant. On a beaucoup de guerriers en armure sur les covers en ce moment. Et pourtant, cette cover colle plutôt bien à l'esprit de l'œuvre.

Il faut dire que l'attention de Drudkh sur cet album s'est reportée de la forêt et des problèmes d'humidité inhérents à l'automne, à l'histoire de l'Ukraine. Appuyés par des textes du poète Taras Schevchenko, figure de la littérature ukrainienne et ballon d'or 1844, Roman Saenko et Roman Blagih s'intéressent moins aux paysages pour livrer plus de personnages. Enfin, moi, je déduis ça de l'altération notable des artworks, parce que je n'ai toujours pas fait de progrès en ukrainien qui me permettraient de comprendre les textes.

Côté musical, le groupe poursuit sa lancée, avec le poids de deux albums bien lourds aux fesses. J'avoue que The Swan Road est celui que j'aime le moins des trois premiers opus, donnant dans le rabâchage de la formule magique en usant d'une production encore plus cheap. Sans le monumental Blood in Our Wells par la suite, je me serais probablement lassé de Drudkh avec une quatrième sortie dans cette voie. Mais ne vous y trompez pas, The Swan Road reste un hommage encore vibrant à Burzum, tout en y ajoutant la touche mélodique slave qui a fait le succès des groupes de Kharkov.

Alors que le label français réédite en LP Microcosmos avec un artwork différent, la discographie de Drudkh s'étoffe d'un nouveau digipack qui intéressera les collectionneurs et ceux qui désirent simplement découvrir le projet ukrainien dans cette édition fort jolie. Et promis, les autres peuvent continuer à acheter les boîtiers en plastique de Supernal. Si, en tant que consommateur occidental, William Wallace avait pu avoir autant de choix, il aurait sûrement crié "Liberté".




Rédigé par : Prince de Lu | Réédition/ | Nb de lectures : 12399