Résumé des épisodes précédents :

C’est qu’il s’en est passé des choses dans le petit monde de DROWNING depuis la sortie de “Age Old Nemesis”, il y a trois ans de cela. Outre un accueil très positif des médias, une tournée européenne ainsi que quelques dates aux Etats-Unis se profilaient pour le groupe.

L’avenir semblait radieux et là, coup de théâtre, Ridwan, leur chanteur, décidait de quitter la joyeuse équipe. Devant les difficultés de DROWNING à trouver un remplaçant (qu’ils n’ont pas encore à ce jour) les projets s’effondrent comme un château de cartes et le moral tombe au plus bas. Le groupe s’accroche, étrenne plusieurs chanteurs, avec plus ou moins de réussite, et parvient à se maintenir présent sur le plan scénique tout en continuant de travailler dans l’ombre.

La débandade continue au printemps dernier avec le départ de Dominique, le batteur, mais la chance semble sourire à DROWNING avec l’arrivée presque immédiate de Gael (ex-DIABOLIC, ex-INHERITANCE). Devant l’impossibilité de trouver LE chanteur qui collera vraiment avec le groupe, DROWNING parvient à convaincre Ridwan de les dépanner pour l’enregistrement du nouvel album.
Le groupe entre en studio et voilà : « Apocalypse Unsealed »

Nouvel épisode :

Que faut-il attendre de ce nouveau DROWNING ? C’est vrai qu’ « Age Old Nemesis » n’était pas mal du tout avec son petit côté HxC mais, outre des titres d’une qualité un peu inégale et une production très moyenne, il manquait aux franciliens l’ingrédient magique, le déclic, la poudre de perlin-pin-pin, appelez ça comme vous voulez, qui fait la différence entre un groupe et un PUTAIN de groupe.

Après une seule écoute d’ « Apocalypse Unsealed » on comprend que les épreuves traversées par DROWNING n’ont pas été veines. Tous ses doutes, toutes ses frustrations, toute sa colère, DROWNING les a mis dans sa musique et en exorcisant les galères passées, a atteint, ici, une envie de tout arracher qu’on ne lui connaissait pas jusqu’alors.

Ce que DROWNING avait perdu en affectivité avec le départ de Dominique, il le gagne en puissance et agressivité avec un Gael Barthélémy qui délivre ici une prestation très impressionnante en tous points. Ce sacré lâcheur de Ridwan se rachète en poussant une panoplie de growls assez monstrueux qu’il fait toujours aussi bien « groover ». Quant au reste, DROWNING est resté fidèle à sa vision du death métal old-school dans la tradition de la côté Est.

Pourtant, on est bien loin d’ « Age Old Nemesis » et de ses petites maladresses car DROWNING a revu sa partition dans les grandes largeurs et a fini par mettre la main sur l’ingrédient mystère, la pierre philosophale du métal, qui confère à « Apocalypse Unsealed » l’étiquette Death metal avec un grand D. Les influences impérieuses d’un MORBID ANGEL se joignent à des petits côtés un peu solennel comme IMMOLATION sait si bien les assener mais également à une véritable hargne qu’on n’avait pas entendu depuis la fin d’ANGEL CORPSE.

Aussi à l’aise dans les morceaux purement bestiaux que dans les marches aux tempos lents, DROWNING domine son sujet avec la même efficacité. « Apocalypse Unsealed » incarne la maîtrise quasi parfaite du genre, l’arme absolue qui aura fait passer DROWNING du statut de groupe français à celui d’outsider international.

Qui sait, nous n’aurions peut-être jamais su ce que DROWNING avait vraiment dans le ventre si leur parcours n’avait pas été semé d’embûches… Qui aurait pu prévoir l’essor que le groupe allait prendre en l’espace d’une grosse paire d’années ? Les voix du métal sont impénétrables et DROWNING mérite amplement sa présence dans la sélection des meilleurs disques du moment, si ce n’est de l’année…



Rédigé par : Tonton | 17/20 | Nb de lectures : 20391