Drautran m’a énervé. Non seulement la musique de nos cinq Allemands est difficile à définir en 2 mots, mais en plus, il y a autant de passages bons que de mauvais, qui gâchent au final l’écoute de ce premier album. Et une fois qui est coutume, la bio n’est pas source d’aide. En parlant de pagan metal, je m’interroge. Le chant des baleines, ou le croassement de zozios au-dessus d’une étendue d’eau un jour de pluie suffisent-ils à cette définition ? Non, madame. Est-ce qu’un passage au tambourin, avec des chants clairs dans la chanson, suffit-il à cette définition ? Toujours pas ma bonne dame. Mais alors, c’est quoi Drautran ? C’est tout simplement du nordic black/death atmosphérique. Alors oui, ça fait peur dit comme cela. Mais je vous rassure, les passages black/death sont à part, l’atmosphérique également, et le nordic saupoudre un peu le tout, et apporte un chouilla de mélodies et de finesse dans ce monde de mi-brute.
Je dis mi-brute, car des morceaux qui avoinent sévère comme "Dusk of The Fimbulwinter" ou "Blöt – Lohen den Opferung" sont contrebalancés par des interludes avec des chants de baleine (si, si, c’était pas une blague) ou des chansons digne de Disney, avec une douce princesse qui chante une ode à l’amûûûr, voire même gâché par une insertion de dialogues d’un film allemand obscur et qui respire le jeu d’acteur de haut niveau (qui a dit comme n’importe quel film allemand ?!?).
Drautran n’a pas réussi à choisir entre un métal atmosphérique doucereux et mièvre et un black/death sympho qui envoie le bois tout en étant adouci ce qu’il faut par les claviers. 7 ans après leur première démo (et seule autre sortie), on pourrait s’attendre à un album ayant une personnalité propre. Au lieu de cela, on a une œuvre qui évolue entre le bon (les passages brutaux) et le (très) moins bon (les passages atmosphérique niaiseux).
Lupus Lounge (division black metal de Prophecy) a donc signé ici un groupe un peu trop bancal. Mais on ne peut pas avoir que des pépites dans sa besace, et le groupe montre assez de bonnes choses pour espérer un prochain effort plus cohérent. Alors espérons que nos Teutons vont écouter mes doléances et vont persévérer dans le brutal, car quitte à être commun, autant ne pas en plus se rabaisser avec des passages atmosphérique bidon. Quand on dit que le black metal, c’est sans chant féminin ni clavier, ce n’est pas pour rien…


Rédigé par : Kryde | 11/20 | Nb de lectures : 12006