A la pochette, fort laide, on croit avoir affaire à un groupe de death à la Cannibal. Hé bien, c'est raté. Draugar affectionne plutôt le black ambiancé avec une prod non nominale, genre délicat à mettre en place s'il en est. "Weathering the Curse" est le troisième forfait du San Franciscain Hildolf. 2 démos et 3 albums entre 2002 et 2004, on ne peut pas dire que le bonhomme fait de la figuration dans les rues de San Francisco (ouarf).

Au long des dix compos, chaque riff s'étire langoureusement sur 2-3 minutes, tentant d'imposer une atmosphère particulière. Mais c'est, hélas, raté. Le "groupe" ne décolle jamais vraiment, bloqué dans les starts, avec les doigts collés sur les frettes, pétrifié sur des riffs longs et totalement insipides qui ne provoquent aucun émoi auditif. L'encéphalogramme reste désespérément plat malgré de multiples écoutes. Aucune atmosphère malsaine, de haine ne transpire de cette galette. Le néant émotionnel, le vide astral, rien, nada, ingenting...

Les riffs se veulent hypnotiques et la voix monocorde, dans une approche à la Deathspell Omega (nouvelle référence incontournable). La production veut créer le malaise avec des guitares gargouillées et une voix enregistrée dans un Tupperware. Au final, ces artifices permettent surtout de noyer le poisson devant la faiblesse de la composition et de camoufler les différents pains disséminés tout au long de l'album (ce qui est tout bonnement inacceptable, surtout pour du BM). Au bout de deux écoutes, j'ai l'impression d'avoir fait le tour d'un album vide et tout simplement chiant. Au final, [Trent mode ON] "ça me saoule" [Trent mode OFF]. Le titre en téléchargement "Warrior without War" est probablement le plus varié et incontestablement le plus intéressant (notamment le break à 3'00 qui aère pas mal). D'ailleurs il ouvre l'album pour mettre en appétit. Mais, au final, on reste sur sa faim...

Draugar n'est pas prêt de remplacer Weakling sur la scène californienne. A l'heure où beaucoup de groupes "ambiant" misent sur la qualité sonore de leur galette et sur des riffs percutants et immédiatement accrocheurs, Draugar fait figure de contre-exemple avec un album composé sans soin et enregistré vite fait. Le projet ne remplit pas les objectifs fixés, empruntant probablement la mauvaise voie. Je ne m'étendrai pas plus, cet album est à oublier d'urgence. Vous êtes le maillon faible, au revoir...


Rédigé par : Prince de Lu | 04/20 | Nb de lectures : 10575