DRAGON MANDOLE - Bard's Tale 1 - Esprits du Soleil Levant (Autoproduction) - 16/09/2009 @ 09h01
Au départ, publier quelques chroniques de musique traditionnelle pouvait paraître rafraichissant pour les lecteurs de VS. Et puis, c'est sympa de se faire plaisir aussi. Mais quand Padrigh de Dragon Mandole m'a contacté pour chroniquer sa production musicale, j'ai rapidement déchanté. En dehors des BO de films japonais, mes connaissances en musique asiatique se limitent globalement à un CD de musique mandchoue que j'utilise pour faire fuir les derniers squatteurs pendant les soirées chez moi et les publicités suggestives et humides que nous proposent Obao. Ces solides connaissances me laissaient donc dubitatif sur mes capacités à parler du premier album de Dragon Mandole. Mais Dragon Mandole est l'œuvre d'un gars passionné, qui fait tout tout seul dans son coin et qui propose ses autoproductions avec un packaging soigné (ici, une pochette à base de 4 volets glacés A5). Devant tant d'abnégation, difficile de refuser une chronique. Bon, on va tenter le coup.

Fruit d'un long travail de composition entre 2005 et 2009, Bard's Tale est une suite de séquences d'ambiance asiatique. Naïvement, je situerai les titres entre une Chine impériale dont on a l'impression de fouler les jardins et un Japon traditionnel dont on a l'impression de fouler les jardins (ils cultivent beaucoup par là-bas). Les onze titres s'égaient entre courts interludes et morceaux à rallonge de 20 minutes. La recette est fréquemment la même, à savoir une rythmique mélodique en croche pulsée par des percussions. Sur cette base simple, Padrigh ajoute à peu près ouatmille instruments, tous joués par lui, qui vont de la flûte (tin et low whistles), au banjo en passant par la mandoline ou les guitares. Le minutieux travail de mise en place de l'ensemble des instruments est à ce titre tout à fait remarquable. Et malgré la grande diversité des objets qu'on gratte ou dans lesquels on souffle, Dragon Mandole parvient à constamment conserver son essence très aérée, tout en alternant les interventions des uns et des autres. Les titres virevoltent comme un papillon, entraînant l'auditeur dans les airs. Piochant dans quelques samples de films et dans la littérature asiatique pour construire son récit, Dragon Mandole propose un patchwork d'œuvres et un voyage immédiat dans les sonorités du lointain Est.

Il est certain qu'un album de cette ambition entièrement home-made ne peut être parfait, et Bard's Tale aurait probablement profité d'une production professionnelle qui équilibre encore mieux les instruments. Mais Dragon Mandole propose déjà un premier album abouti dont l'unique défaut sera la linéarité des rythmes et des mélodies pour une publication sur un webzine dédié à un genre qui affectionne justement les changements de rythmes et de mélodies. Pas sûr que quelqu'un dans le lectorat de VS soit sensible à l'ambiance de Dragon Mandole. Je serai en tout cas bien incapable de donner une note à cet OVNI musical, dépaysant autant qu'étrange.


Rédigé par : Prince de Lu | Folk asiatique/ | Nb de lectures : 10125




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Commentaire
VS-papy
Membre enregistré
Posté le: 16/09/2009 à 18h18 - (75087)
en clair le dragon ne t'a pas mis une MANDALE

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