DR.ACULA - Slander (Victory/PIAS) - 17/06/2011 @ 08h35
Certains groupes annoncent la couleur d’entrée de jeu. C’est le cas des New-Yorkais qui, avec un tel patronyme se placent directement dans la catégorie des groupes « rigolos » ou « avec de l’humour », chose rare dans la scène deathcore. Les sept Ricains ont emprunté leur nom à la fois à Ed Wood, empereur du nanard et à un running gag issu de la série « Scrubs », show télé extrêmement drôle. Parce que bon quand on choisit de s’appeler DR.ACULA, derrière faut l’assumer. Et les p’tits jeunots le font de bonne grâce, avec second degré et bonne humeur. Mais, malgré ça, leur son reste par moments, sacrément burné voire carrément velu. Puis les docteurs du deathcore ne chôment pas vu qu’ils en sont déjà à leur quatrième album en cinq années d’existence. Une moyenne de stakhanoviste donc. Comme quoi, on peut être fourmi et cigale dans le petit monde du deathcore. Maintenant que le groupe est présenté, musicalement qu’en est-il ?

Bon, déjà, le sticker collé en gros sur le boîtier annonce la couleur « For fans of Emmure & Slipknot ». Supaire. Deux groupes que je ne peux pas/plus sentir. J’avais donc de gros a priori avant d’enfourner la galette mais finalement, ça se laisse écouter, voire plus. D’Emmure et Slipknot, les New-Yorkais n’ont pris que le meilleur, si meilleur il pouvait y avoir : le gros son d’Emmure, les samples et le côté gros metal américain que peut avoir Slipknot. Tout ça collé sur des fondations deathcore basiques mais efficaces. Le mix est réussi et DR.ACULA parvient à innover un peu dans une scène embouteillée et encombrée en proposant la version sleaze du deathcore. Une musique dure et brutale mais ultra référencée (amusez-vous à reconnaître tous les extraits de films cités sur l'album), toute entière tournée vers le fun, la déconne entre potes et les concours de « celui qui pisse le plus loin ». L’album idéal pour les barbecues entre amis, les soirées régression et les virées en voiture. Après une petite intro, le premier titre confirme ce que je disais plus haut, les riffs sont lourds, durs, le son gros et l’ambiance sont là. « Welcome To Camp Nightmare » s’avère être un des premiers tubes de l’album avec une belle ambiance posée grâce à des samples efficaces, une moshpart gentiment brutale et un duo de voix plus qu’efficace. Les riffs ne sont pas révolutionnaires certes, mais trouvent parfaitement leur place au sein de la compo et le groupe parvient toujours à enrober le tout dans suffisamment d’éléments de qualité pour rendre le tout tout à fait écoutable voire fredonnable comme ce « Who You Gonna Call ».

Niveau riffing, on a du moyen « Fire Crotch » ou « Song Before The Song » qui font figure de morceau de néo-métal enrobé d’une couche de blast pour tenter de noyer le poisson, mais aussi du très bon. Le riff de « Currently Sexting » par exemple, est joliment rock’n’roll et donne envie de bouger la tête en tapant du pied. L’enchaînement avec un « Cocaine Avalanche » riche en blast mais festif en diable est d’ailleurs, excellent. L’album tout entier alterne entre le moyen et le facile d’une part et de franches réussites suffisamment bien placées d’autre part. C’est avec surprise qu’on constate que l’ennui ne pointe jamais, ou très rarement son nez sur « Slander », chose qui n’était pas gagnée d’office. Une des deux grandes réussites de cet album est le placement des voix et la complémentarité des deux voix qui sont aisément reconnaissables, fonctionnent parfaitement l’une et l’autre et amènent de la variété dans le chant, ce qui n’est pas toujours le cas chez les autres groupes à plusieurs vocalistes. Cette efficacité vocale est démontrée sur un titre comme « Pure and Immature (Goon) ». L’autre point fort de DR.ACULA est d’avoir compris qu’on pouvait faire du deathcore sans jouer aux gros durs du dimanche, sans surjoué la haine alors qu’on est aussi inoffensif que le bichon maltais de Tata Huguette. Les New-Yorkais ont privilégié le fun et la bonne attitude, ce qui leur donne un joli capital sympathie et une place un peu à part dans la scène. Maintenant, on ne va pas non plus s’enflammer et crier au génie. « Slander » est un album correct, bien ficelé et réussi mais qui ne révolutionne en rien le monde du deathcore et qui possède une date limite de péremption de quelques mois mais, malgré ces écueils, les écoutes successives ne puent jamais l’ennui et DR.ACULA vous fera facilement tout l’été et, par les temps qui courent, c’est déjà plus que pas mal.

Dr Acula____ - 114 téléchargements


Rédigé par : Seb On Fire | 13/20 | Nb de lectures : 12324




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Commentaire
Kurton
IP:216.94.210.146
Invité
Posté le: 17/06/2011 à 17h37 - (94944)
Kro tres juste.

Du fun et rien d'autre, c'est deja bien.

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