DPERD - Io Sono Un Errore (My Kingdom/Season of mist) - 13/07/2010 @ 08h21
Le label italien My Kingdom s'est donné pour ambition de défendre une certaine conception de la musique, « un art pour un âge décadent ». Cette ligne éditoriale qui embrasse toute la frange obscure des musiques actuelles a pour avantage de créer des ponts entre le metal extrême et des genres plus directement affiliés au rock ou à la pop. J'en veux pour exemple la présente chronique qui s'attardera brièvement sur le nouvel album de DPERD, énième reflux d'une dark wave qui n'en finit plus d'inspirer des musiciens soucieux d'injecter de larges doses de néo-romantisme et d'électronique dans le rock hérité des années 80. Autant dire que ce n'est pas vraiment le genre de la maison. Si vous êtes encore là après avoir lu les mots dark wave, une chance m'est néanmoins offerte de vous séduire. Dont acte.

« Io sono un errore » constitue le deuxième acte de la carrière de DPERD dont le premier album avait déjà fait l'objet d'une critique dans ces colonnes, et force m'est de constater que les choses n'ont guère évolué pour notre duo italien. Tout au plus pourrait-on se borner à constater que la musique du groupe s'est légèrement épurée, moins de fioritures electro dans les compos, exit la tentation de flirter avec l'ethereal, plus aucune posture trop aisément identifiable. Autant de touches imperceptibles qui assèchent l'identité d'une musique déjà peu portée vers la démonstration, ne reste que l'essence même du projet.

Je suis une erreur nous clame le titre de l'album. Non pas une erreur, mais davantage un plongée sans compromis vers les territoires de la new wave, un anachronisme assumé qui pousse l'hommage jusqu'à reproduire les sonorités low-tech des synthétiseurs et autres boîtes à rythme. Le premier morceau de l'album pourrait aussi bien être un instrumental de The Cure tandis que le reste de l'album explore tout le spectre de cette scène prolifique -Cocteau Twins en tête.
Comme souvent dans ce genre de productions une basse grassouillette mais dynamique porte les morceaux et attendrit la froideur clinique des autres instruments. Très peu d'arrangements à la guitare, l'essentiel des mélodies repose sur un usage minimaliste des claviers et sur les placements du chant de Valeria Buono qui se détache judicieusement de l'heavenly voice pour créer des atmosphères troubles où la beauté n'existe que voilée.

Peut-être le pari de DPERD est-il trop osé? Si minimaliste qu'il ne peut compter sur sa propre musicalité dès lors que l'auditeur décroche des déambulations nocturnes où le plonge « Io sono un errore ». Après de multiples écoutes je balance encore entre l'hilarité et la fascination devant la redoutable ingénuité de l'ensemble. Quelque part entre Joy Division et This Mortal Coil, le meilleur de DPERD reste probablement à venir... ou pas. La valeur n'attend pas le nombre des années.



http://www.dperd.com/ - 164 visite(s)


Rédigé par : #Guillaume# | 14/20 | Nb de lectures : 12002




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Commentaire
tartampion
IP:196.221.192.145
Invité
Posté le: 13/07/2010 à 09h48 - (85289)
La musique est bien foutue, mais la beauté de la voix...est trop voilée.

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