On ne présente plus DO OR DIE, (dont deux classiques absolus du hardcore belge) et ses changements de line-up, qui arpente toujours les scènes du monde entier bon pied, bon œil et est porté à bout de bras, et le bougre les a massifs, par son leader/vocaliste Chris. Chaque groupe a ses thématiques, ses obsessions et ses univers. DO OR DIE c’est la famille au sens large. La famille qui englobe tout le monde : des enfants aux amis qui tissent des liens indéfectibles. Encore une fois, elle sera au centre de ce « The Downfall Of The Human World » car à l’instar de Stickman (Fury Of Five, Boxcutter) Chris fait participer ses enfants à son hardcore : sur la jaquette d’abord mais aussi sur le morceau « True Blood » qui se voit gratifier de chœurs enfantins et d’une touchante déclaration d’amour paternelle. La famille, au sens plus large cette fois, est également bien présente dans les lyrics et les thèmes abordés par le groupe qui ne manque jamais de mettre en avant sa fameuse « Bella Famiglia » qui les suit depuis plus de dix ans. Une belle fidélité et un engagement qui fait une des marques de fabrique du groupe.

Niveau son, le groupe l’a fait évolué pour passer d’un hardcore très brut avec une vraie influence street à un hardcore plus métallisé et américanisé on va dire. On retrouve du hardcore bien sûr, dans la voix et les rythmiques de batteries, mais aussi plus de thrashcore à la Sworn Enemy ou des riffs metalcore ricains à la Hatebreed dernière période. La prod a suivi le mouvement en devenant plus tranchante, moins rondelette et roots qu’au début. Même si ici, elle paraît un poil faiblarde surtout au niveau des guitares qui auraient gagné à être plus puissantes, plus loudes, là elles sonnent par moments comme des guitares heavy annihilant une partie de l’agressivité et de la brutalité de certains riffs. Les riffs, venons-y tiens. Sans être révolutionnaires ils font le boulot : gros riffs, gros sons, grosses moshparts. Dans le genre metalcore tout ça est plus que correctement fait. Le gros a de la bouteille, sait comment composer, écrire et jouer un morceau de hardcore et joue là-dessus, se reposant un peu trop pour ses acquis. C’est pas au vieux sage qu’on apprend à faire la grimace. C'est pas à DO OR DIE qu’on apprend à faire du hardcore comme eux le font. Parce que mine de rien, on reconnaît leur patte et sur certains morceaux comme « Forgive Me Father » ou « The Choice Is Yours » on ressent carrément la touche du groupe qui reste identifiable malgré leur évolution. D’autres morceaux rappellent même Stuck Up, prouvant que le groupe ne s’est pas renié ni perdu en chemin mais trace sa voie cahin caha.

« The Downfall Of The Human Race » joue justement un peu trop sur ses acquis et manque un peu de mordant ou de grinta. Un peu de vitesse et de violence aussi pour rivaliser à fond avec les jeunes pousses aux dents longues. L’album s’avère assez monolithique et monotempo sur le long terme, certains morceaux passent et finissent dans un anonymat poli. Par contre DO OR DIE se fend d’un instrumental, une première pour eux, « Phoenix » et transforme l’essai de fort belle manière. Le titre est fort, puissant, ambiancé et très évocateur. Une vraie réussite pour le groupe qui ne nous avait pas habitués à ça et démontre une belle marge de progression. DO OR DIE signe un album de hardcore metallisé classique et attendu mais efficace et bien exécuté. Tout ça ne devrait pas révolutionner le style, mais ce n’est pas le but recherché, et « The Downfall Of The Human Race" fera le bonheur de ceux qui, comme moi, avait bien apprécié « Pray For Them » car c’est cette voie-là que les Montois ont choisi de creuser, les autres...


Rédigé par : Seb On Fire | 13/20 | Nb de lectures : 12956