La scène hardcore metal brutale française est en ce moment remplie d'espoirs grandissants. Que ce soit à Paris, Marseille, Lyon ou Grenoble, chacune des grandes villes hexagonales disposent d'une formation prometteuse. Issu de capitale, Down By Prejudice apporte donc sa pierre à l'édifice.

Jeune groupe formé 2004, le combo possède à son actif un EP « Envers Et Contre Tous » qui a joui d'un très bon accueil auprès du public. « Revenge Is A Right » est donc leur premier opus et la formation parisienne risque bien d'éclater au grand jour. Pratiquant un crossover beatdown – edge metal, Down By Prejudice dispose d'une force de frappe impressionnante et devrait sans conteste attirer les amateurs du genre. Initialement prévue chez Nothing But A Beatdown, le groupe a préféré sortir son disque en autoprod et le fournit gratuitement. Belle action!

On entre dans le vif du sujet avec le titre éponyme. Après un sample illustrant parfaitement le titre du disque, les hostilités commencent. Gros son et lourdeur sont au menu de « Revenge Is A Right ». Avec des influences beatdown, nos Parigots savent exactement comment faire afin que les tondus musclés puissent mosher sévère dans le pit. Si l'ensemble de l'album est très homogène, certains titres arrivent quand même à mieux accrocher l'oreille que d'autres en raison des différents élements qui font de chaque composition un morceau singulier.
Je commence par mon préféré « Rise Of Honor », le plus efficace. Démarrant sur une accélation furieuse, le morceau se calme soudainement avant de donner naissance à un riff ultra étouffé façon réacteur de Boeing au décollage (le riff principal de « Facing What Consumes You » de Hatebreed si vous voulez visualiser le truc). Ces riffs sont relativement présents dans l'album et donnent une patate de dingue. Que ce soit le couplet de « Through The Eyes », l'intro de « Last Days Of The Earth » ou le couplet de « Revenge Is A Right », ces riffs ultra brutaux demeurent un atout majeur.

Pour les inspirations, je parlais de beatdown. Oui, c'est vrai et il est difficile de ne pas commencer à mouliner des bras dès le riff introductif de « Revenge Is A Right » ou sur « Time Of Promises ». La lourdeur de l'ensemble en fait un album très massif et compact, comme un uppercut dans la gueule. Après tout, c'est bien la philosophie du beatdown, non ?
Mais je parlais également de edge metal. Avec un son pareil et des riffs thrashy couplés à une batterie en double, les ombres du H8000 planent sur le groupe. « Time Of Promises » en est clairement un exemple surtout avec son pont très Do Or Dieien. Deviate semble également joué un grand rôle comme en atteste « Last Day Of The Earth ».

C'est à se demander si Paris ne provoque pas chez certains musiciens des crises de misanthropie intenses. Les textes écrits sont très sombres, violents et négatifs, empreints d'une haine et d'une colère palpable à chaque instant. Quant aux deux voix qui se partagent le micro, elles sont hurlées au possible. L'une d'entre elles possède un timbre rocailleux, presque caverneux tandis que la seconde s'avère être plus aiguë mais tout aussi éraillée.
La production est très lourde et compacte, la batterie clairement en avant (surtout les crash). La basse ronronne et appuie les guitares avec vigueur. Il faut bien ça pour appuyer un réacteur d'avion.

Tous ces paramètres conjugués font de ce « Revenge Is A Right » un disque essentiel, quasi-incontournable doublé d'une ôde au mosh et au KDS. Un vrai défouloir à la portée de toutes les bourses vu que le CD est dispo gratos. Finalement, mes chers Parisiens, vous n'êtes pas aussi nihilistes que vos paroles le disent!


Rédigé par : Vision Of Beuh | 17/20 | Nb de lectures : 11465