Premier volet d’une série de quatre EP, « Down IV Part I : The Purple », débarque à point pour les fans. Cinq longues années séparent celui-ci de « Over the Under », qui était très bon certes mais qui ne m’avait pas fait l’effet des deux premiers. Ce que j’en pense hein… mais c’est sûr qu’avec son line-up, sa fan base et la réputation de ses membres, ce n’est pas demain la veille que DOWN arrêtera de si bon chemin. Tout de même, cette formation est à voir en concert. L’esprit rock ‘n roll soiffard attire pas mal de vieux fans du grand Sud des Etats-Unis, même si les trois quarts n’y ont jamais foutu les pieds.

DOWN réussit un joli coup marketing avec la sortie de ses quatre EP. Si l’on en croit les mots de Phil Anselmo et de Kirk Windstein, cela permettrait aux Américains de s’employer dans différents styles. Déjà à l’époque de « NOLA », les compos se dirigeaient vers un registre pur stoner poisseux et bien gras, un disque vraiment « badass », pour ensuite partir sept ans plus tard dans un délire de 28 jours de défonce totale avec le très southern et très high « A Bustle in a Hedgerow ». Après, il y a « Over the Under », une sorte de retour aux sources à moitié réussi : 50% Tube ! 50% Remplissage ! Donc oui, j’espère que cinq ans plus tard, DOWN va revenir encore plus fort, malgré le départ de Rex Brown pour fonder KILL DEVIL HILL en compagnie d’autres grandes figures du metôl, remplacé par le non-moindre Patrick Bruders, bassiste-alcoolique de CROWBAR depuis plus de huit ans maintenant.
Déjà cette pochette violette dégueulasse, qui devrait donc dévoiler la facette « doom » des quadragénaires, me laisse sans avis. Dès les premiers instants, « Leviathan » laisse cette vieille impression de « Bury Me In Smoke » mélangé à du CROWBAR du pauvre jusqu’à ce que le chant nasillard –probablement en hommage à Ozzy- vienne poser un certain malaise. Le charme d’antan n’est plus ce qu’il était, il y a un côté destroy surjoué agaçant dans la voix du grand Phil. Peut-être que certains apprécieront cette facette encore plus southern d’Anselmo, de mon côté, je trouve ça un peu cliché et mal exploité. Pas que je trouve cela déplaisant, mais qu’ici, il donne cette mauvaise impression d’avoir la crève et de jouer une mauvaise caricature de lui-même. Pourtant, musicalement, ce n’est pas vilain, il manque juste cette petite étincelle de folie qui faisait de « NOLA » un véritable chef-d’œuvre stoner. Rien que ce premier morceau parvient à me laisser pantois quant à la supposée suite réussie de ce « The Purple ».

« Witchtripper » que tout le monde a pu écouter en exclusivité mondiale sur VS ne change pas la donne. Rien de bien original, pas un moment où on s’arracherait la nuque tellement on kiffe sa mère. Rien ! Kirk Windstein et Pepper Keenan, qui, sur le papier, forment un duo de choc, ne proposent pas grand-chose. La timidité de l’ancien CORROSION OF CONFORMITY surprend, ses soli sont fades et trop en retrait.
L'EP prend tout son intérêt dès « Open Coffins » qui transforme littéralement l’ambiance de ce malheureux disque vers un côté plus doom et catchy, c’est là que les choses intéressantes débarquent. Fini les singles à la con, les morceaux d’entrée et cie, avec « The Curse », le vrai visage pesant, lourd et entraînant de DOWN fait son apparition. DOWN rend hommage à BLACK SABBATH, un point c’est tout. Ce qui est mieux encore, c’est que le combo arrange à sa sauce ce son 70’s énorme. La musique se veut plus perchée, l’atmosphère est plus nocturne et forcément toujours dans l’esprit DOWN. Les parties répétées maintes et maintes fois entêtent, scotchent littéralement.

Certes, je n’ai pas pris la tarte escomptée avec « Down IV : The Purple », mais il y a beaucoup à dire sur ce EP. DOWN n’a rien laissé au hasard. Même avec beaucoup de pression, le groupe sort un 6 titres plus qu’honorable qui a pour seul défaut de démarrer sur deux titres extrêmement chiants. Mais au vu d’une suite beaucoup plus tonitruante et originale, on peut se dire que les Ricains remplissent le job. En somme, « The Purple » montre un DOWN lent et oppressant dans une ambiance nocturne. On peut regretter le manque de punch et d’incision sur ce CD, DOWN laisse un sentiment inachevé même si les moins critiques s’y prêteront plus facilement.


Rédigé par : Choko | 06.5/10 | Nb de lectures : 15209