Que dire qui n’aurait pas l’apparence de la méchanceté gratuite ? Solution : renoncer à toute vaine parenthèse sur le nom du groupe, l’artwork, les paroles (etc, etc, etc.), afin de se circonscrire au renseignement. Nous sommes donc en présence d’un vinyl 2 titres, dont une reprise, renfermant environ 18 minutes d’exaction black/doom sous sédatifs… et désertique. On nous inflige : une boîte à rythmes coincée sur le même régime d’indigence pendant 10 minutes, un plancher à une guitare grabataire, pâteuse, et étrangement analogue à une ligne de basse effrayante de platitude - peut-être n’y a-t-il qu’une basse après tout ? - et puis comme seul signal de vie quelques râles forcés au confluent de la sécheresse et de l’incompétence totale en la matière. J’aimerais vraiment sortir le grand jeu, dire qu’on sombre dans des abysses de noirceur, que l’expérience imprime un profond malaise, que du minimalisme naît la fascination… ne serait la constatation abrupte que, sous couvert de briguer l’appartenance à un club stylistique très « select », DoomThrone baigne dans un réservoir de médiocrité dont les vannes sont ouvertes à plein débit. Quant à la reprise de Cemetary… Le but du jeu d’une reprise, a priori, est d’apporter une touche personnelle au morceau originel, ou au minimum de l’interpréter fidèlement. Se contenter d’en paraphraser les grandes lignes inaugure certes un concept original d’adaptation régressive, mais pour l’intérêt artistique ou pour l’hommage, on repassera…
Pourquoi sortir du matériel aussi piètre ? Quelle passion incompressible peut-elle seulement pousser un « label » à investir de l’argent et de l’énergie dans une entreprise complètement stérile (un zèle qui mérite une certaine admiration, il faut bien le reconnaître) ? Quelle synthèse de masochisme et de perversion de l’oreille interne peut bien amener quelqu’un à se délecter d’une injure à toute tentative à peu près digne d’arborer le qualificatif de « musique » ? Une accumulation de mystères dont la clé réside probablement, comme celle de tant d’autres, dans cette notion opaque et élitiste appelée underground… Blague à part, il n’y aura guère que les adorateurs ultimes de groupes comme Winter ou Until Death Overtakes Me (moins les claviers) pour accorder à DoomThrone un semblant d’indulgence - peut-être au vu de la dernière minute du titre éponyme, durant laquelle les doigts du guitariste délaissent leur état fossile pour ébaucher un germe de mélodie (un solo de clôture, en quelque sorte…). Et encore… la dévotion congénitale à un style, aussi rare et culte soit-il, doit bien avoir ses limites. Pour ma part, le temps de reprendre mon souffle et cette chose ne sera plus qu’une demi-matinée égarée dans les méandres de mon emploi du temps.
emanesmetal@aol.com
Rédigé par : Uriel | 0,5/5 | Nb de lectures : 8617
Dommage, j'aimais bien le nom du groupe :)
Blague à part, bien que je n'ai pas écouté ce groupe, si j'en crois les dires d'Uriel, il se situe parmi cette vague de nouveaux groupes de doom extrême dont le seul but est justement d'être le plus extrême possible, le plus lent possible, et j'en passe, le tout sans aucune miette de talent artistique. Bin oui, jouer 2 accords en 15 minutes sur fond de batterie minimaliste, le tout même pas en place, s'il ya des gogos pour croire que c'est de l'art, allons y gaiment ! Dans le même registre j'ai du mal, par exemple, à comprendre ce que les fans de doom peuvent trouver à un groupe comme Hierophant par exemple, pourtant "culte".
DEF Invité
Posté le: 12/03/2004 à 00h07 - (7609)
Enigme synapsique.
Mat Membre enregistré
Posté le: 24/07/2004 à 22h36 - (9645)
Bon je ne connais pas ce groupe, et cette chro ne me donne pas envie de le découvrir, mais je trouve qu'il y a pas mal de groupes de doom extrême où l'alchimie fonctionne, comme l'album d'Esoteric récemment sorti. Enfin il est très clair que ca ne peut plaire qu'à une très petite partie du public métal.
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