On avait un peu oublié le premier chanteur de… ah, zut ! Qui c’est ce groupe-là, oui, ces New Yorkais ? Division Technique ! Ah, voilà ! Bref, en tout cas son remplaçant l’a supplanté avec le succès que l’on sait. Rétrospectivement, on suppose qu’il a dû être difficile d’accepter de se voir éjecté d’un groupe dont la carrière a suivi une ligne ascendante aussi impressionnante. Beaucoup en aurait pris un coup sur la carafe. On devine que Charlie Dominici a pris son temps pour digérer cette éviction.

Sinon, on ne sait pas vraiment dans le détail comment le bonhomme a occupé toutes ces années mais ce n’est pas très important. La seule chose dont on soit à peu près sûr, c’est qu’il n’a pas complètement abandonné le chant tout en le pratiquant dans un anonymat relatif. Auteur d’un 03 A Trilogy Part 1 entièrement acoustique, il nous propose via le label allemand un deuxième épisode dans un registre plus musclé. Plus, Damnés Turfistes quoi.

Ben, oui c’était à prévoir. Avec un tel poids dans la besace, une telle présence, il est difficile de faire autrement. Alors roule pour Droit de Timbre !
D’autant que ce Drame Temporel bis ne se débrouille pas trop mal sans toutefois afficher les qualités techniques de leurs illustres compatriotes.
Mais ça, ce n’est pas (toujours) le plus significatif. Il propose un concept album dont le thème est une nouvelle fois sombre quant à l’avenir de la planète avec un soupçon d’espoir. Très en vogue en ce moment. Donc, ce métal prog là se situe dans un registre connu avec quelques arguments pour retenir l’attention de l’amateur. Le difficile, l’esthète, le connaisseur lui par contre risque de souquer ferme pour y trouver son compte.

Le problème -on y vient- car il y en a un, c’est que Dominici nous rejoue l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein. 50% de titres intéressants. Pas sublimes ni mêmes excellents, seulement intéressants. C’est le cas par exemple de The Monster martial et mélodique, ou The Calling, puissant et inspiré. Une power ballade, Captured tient à peu près la route. Le reste ne procure aucune espèce de plaisir d’écoute. Banal, commun, sans âme, bref dispensable.

Excepté le chanteur, les participants sont pour moi complètement inconnus : Brian Maillard le guitariste, Erik Atzeni le bassiste, Yan Maillard le batteur et le claviériste Americo Rigoldi. Individuellement, et sans égaler « les maîtres » de Delirium Tremens, ils tiennent leur rang. On ne leur en demande pas moins mais, étant donné la faiblesse de l’ensemble, c’est un « léger » détail qui peut valoir de l’or.
Sur The Real Life, la seule ballade de l’album pas trop naze, le chant de Charlie Dominici prend un ton surprenant légèrement « Hammillien ». Ce qui révèle chez lui des qualités insoupçonnées. Il a dû bosser dur pour atteindre un tel niveau. Il a eu tout son temps vu que.. Enfin, bref !

Dans quelques mois sortira Systematic Chaos de l’autre groupe là, ah, mince, comment s’appelle-t-il déjà ? Deutsche Telekom ou quelque chose d’approchant! En attendant ce jour béni (ou honni), il est possible ou probable, voire vraisemblable ou encore envisageable d’entrevoir, même de loin, dans le brouillard et du haut d’un arbre, il est concevable disais-je, de patienter jusque-là en baillant d’ennui une fois sur deux seulement à l’écoute de ce disque. Allez, courage plus que 388 800 minutes, 388 799, 388 798 …


Rédigé par : Karadok | 11/20 | Nb de lectures : 10389