Cet album est une merde, avec un son de merde.
Et comme j’aime bien la merde, j’ai bien aimé cet album.

D’la violence et du bruit
Il est vrai que la frontière entre les deux est mince. Qui plus est dans le Grind. Et encore plus avec le groupe ici présent, D’la Coke et des Putes. Le bruit ne résulte pas spécialement des compos, mais plutôt du son. Pas facile de sonner "à la suédoise", je le reconnais. Et là, la tentative est un peu ratée. Le son est donc "presque comme à la suédoise", avec un grain de guitare sympa, mais grésillant, et trop aigu. Sans parler de la batterie qui tape dans le registre "à la tchèque", c'est-à-dire très proche du son que vous obtenez en martelant vos casseroles avec une cuillère en bois.
En revanche, la partie violence est, elle, intéressante. Et violente, forcément. Mais pas tant que ça non plus. Car même si on est loin d’un Jesus Cröst ou d’un Wormrot, ça envoie du gros quand même. Un peu comme un mix bâtard entre du Death groovy, du Punk, et du Grind typé AFGRÜND ou du SYLVESTER $TALINE, mais avec juste le quart de la qualité et de la violence de ces deux groupes. Mais c’est déjà pas mal.

D’la merde et des blasts
Quand je parle de merde, j’y vais un peu fort. Car les 17 titres de "F.F.F." sont assez sympas. Mais pas super originaux. Y’a des blast, avec forcément des variations de rythmes régulières, y’a des blast-beats, avec forcément des passages typiquement Grind qui déboitent, y’a des semi-blast, avec des ralentissements, et des purs mid-tempos qui permettent de secouer la tête en faisant du vent avec les cheveux (pour ceux qui en ont). Et, y’a de la merde aussi, avec des riffs basiques, des morceaux mous du gland, et des trucs pas très plaisants. Mais l’équilibre entre les deux est plutôt homogène, avec une forte proportion de violence primaire et de groove. C’est déjà pas mal.

D’la hargne et des couilles
Ca respire la violence à plein nez, ça transpire l’odeur du foutre et de la sueur, ça pilonne, ça arrache, ça déboîte, ça déchire, ça bute, ça blast, ça pulse. Je pense que vous avez saisi l’essence énergique de l’opus. Non ? Eh bien, imaginez de la violence primaire et basique façon Crust, de la rage musicale typée Power/Violence, des passages lourds et accrocheurs très Death, de la rapidité d’exécution à la Punk/Crust, de l’énergie décuplée typiquement Grind Core, de l’accroche headbanguante très HxC/Grind, et une attitude de mecs qui jouent à l’arrache sans se prendre la tête, purement Rock ‘N Roll. Ah, aussi, de la merde, un peu. Mais vraiment pas beaucoup.

D’la gratte et des cris
Les deux messieurs qui font du bruit avec leur bouche évoluent dans deux registres assez proches, mais complémentaires. Purs cris aigus de vierge effarouchée d’un côté, braillements HxC éraillés de Straight-Edge émasculé de l’autre. L’alternance entre les deux est très bien foutue, appréciable, un peu comme un vieux couple qui s’engueule en essayant d’hurler plus fort que l’autre. Mais ça rend super bien, même si ça manque de poils.
Niveau cordes, ça tape un peu dans la scène suédoise, un peu dans la partie crust, avec des riffs sympa, rapides et saccadé, un peu dans la scène Death Suédoise, avec des arpèges lourds et presque mélodiques, le tout incrusté de gros relents de Punk. Mais l’osmose globale avec les rythmes variés est plutôt cohérente.

Des interludes é-puisants
Au début c’est marrant, mais à la longue, les multiples intros/interludes ont tendances à épuiser l’auditeur. Rien de rédhibitoire, mais plutôt chiant au final. Paradoxalement, cela permet à l’auditeur de mieux appréhender l’univers impitoyable du groupe, mélange corrosif d’humour, de déconne, de conneries, de 69ème degré et d’humour.

D’la bonne, mais pas que.
Du pur Punk/Crust/Death/Power/Violence/Déconne/Grind plaisant et brutal, qui tache, qui arrache et qui saoule au bout de (6,69)² écoutes. Mais très bon défouloir cependant, sans prétention mais avec un max d’énergie, ce qui est déjà pas mal.


Rédigé par : ..::Ju::.. | 14,75/20 | Nb de lectures : 13043