L’expression « Il faut donner du temps au temps » convient parfaitement au quartet allemand, en effet depuis leurs débuts (sous le nom de « Azrael’s Tears » de 1996 à 1999) celui-ci a habitué ses fans à devoir en faire preuve. Après avoir pris sa dénomination actuelle il a fallu attendre un bon moment pour que sorte son premier opus en 2008 qui a été bien reçu (mais un peu noyé dans la masse des nouveautés de cette année-là), et ensuite silence radio ou presque durant les six années qui ont suivi. Cependant on sentait que le combo avait du potentiel, et du coup cette attente très longue était logiquement pleine d’espoir car au moins ils ne se sont pas précipités et on peut penser que ces nouveaux morceaux ont été peaufinés à outrance durant des heures et des heures de répétition.

Une chose est sûre le style lui n’a pas changé, il est toujours composé d’un mélange bien troussé entre le thrash et le death mélodique, mais tout cela s’est affirmé durant cette période d’absence et cela s’entend d’ailleurs très bien. Il n’y a pas besoin d’attendre longtemps pour s’en apercevoir car « Bloodpounding », en plus d’être le titre le plus court de ce nouveau disque, nous gratifie d’un début pêchu et ultra-rapide typiquement thrash tout y ajoutant plus de mélodie et de lourdeur au fur et à mesure de son avancée qui nous laisse deviner que la suite sera tout aussi agréable.

Et effectivement c’est le cas tant le lourd « The Sinister and the Sane » nous entraîne dans des contrées glaciales, ou encore avec « Scardust » qui varie avec habileté entre passages thrashisants et d'autres plus heavy, le tout avec de la mélodie mais sans tomber dans la guimauve insupportable. On sent d’ailleurs l’influence scandinave ressortir avec plus de présence sur le très suédois (et réussi) « Orison in Lead » tout en mid-tempo ou sur l’excellent single « The Final Virus » qui est bien pêchu et nous gratifie même de quelques blasts et de parties de doubles ultra-rapides.

Malgré tout quelques fautes de goût apparaissent notamment via le trop long et ennuyeux « Point Blank Elegy », et surtout « Deathroll Pentecost » qui est presque pompé sur le « We Will Rise » d’ARCH ENEMY (tant sa construction, son rythme et sa vitesse sont quasiment similaires, et surtout bien moins inspirés que l’original) et enfin avec la voix criarde qui est vite insupportable (heureusement celle-ci n’intervient que de façon ponctuelle). Heureusement ceci est finalement peu comparé à la réussite du reste de l’ensemble, d’autant plus que la production est vraiment bonne et tout en équilibre avec une basse bien audible (même si un chouia de puissance aurait été bienvenu), les compositions sont vraiment en place et surtout les solos sont d’une qualité qu’il faut souligner.

Ni trop brutal ni trop mélodique le quartet d’outre-Rhin a trouvé un assez bon équilibre pour ses nouveaux titres qui ne tombent pas dans le trop-plein de mélodies, ni dans le mélodeath italien qui fatigue tout le monde, pour sortir un disque réussi (et qui confirme leurs bonnes dispositions malgré ses quelques petites erreurs relativement éparses) qui a pas mal de bons points et qui mérite nos encouragements tant le niveau est plus que correct, et en plus désormais signé chez Quality Steel (où viennent d’arriver les excellents black-métalleux de KARNE) il va enfin bénéficier de l’exposition qu’il mérite.




Rédigé par : GabinEastwood | 14/20 | Nb de lectures : 8986