Au risque de passer pour un défonceur de portes ouvertes, je me permettrai de commencer cette kro par une affirmation qui n’est plus à démontrer. Ceux qui pensent encore que la bonne ville de Marseille se résume à la boisson anisée, au foot et aux films de Pagnol sont dans l’erreur la plus totale. La bonne mère abrite aussi une scène HxC d’envergure nationale avec bon nombre de groupes qui valent le détour.
Dernier né de l’écurie Custom core, DISTURB confirme son potentiel avec un premier album qui succède à « The last resort », le mini sorti deux ans plus tôt.
Si DISTURB qualifie sa musique de « métal-HxC new school », les proportions du mélange et surtout la manière dont il est défouraillé, ne laissent aucune ambiguïté sur l’appartenance du groupe à la scène HxC. Le métal se limitant tout juste à des incursions de six cordes thrashy. Fort de sa participation au Fury Fest 2004, DISTURB enfonce le clou avec un « The Worst is to come » qui propose dix compos d’un HxC métal nerveux et fulminant qui titille diverses influences du bout du riff sans jamais trop s’y attarder. Ainsi des passages old school, côtoient des effluves NYHC dispersées dans des sonorités plus contemporaines. DISTURB reprend ici un titre du mini, « Make your life stronger » pour nous le refaire découvrir dans une version 2004 plus aboutie, qui lui confère un statut d’hymne à la mornifle. La ligne des morceaux est directe, DISTURB va sans détour à l’efficacité et les deux chanteurs (dont Ju de NONE SHALL BE SAVED), au style quasi-identique, sont étrangement complémentaires quand il s’agit de prêter leurs braillements d’écorchés à ce concerto pour side-kick.
Pas de changement derrière les manettes de la prod, avec un Christian Carvin fidèle au poste pour restituer un son encore plus colossal et surtout plus clair que dans le passé. Les puristes-de-mes-deux harangueront sans doute que le son est trop propre pour un groupe de cet acabit et je leur conseillerai au passage d’arrêter de pinailler et de se passer ce disque au mixer s’ils veulent retrouver le frisson que leur procure les productions approximatives.
Toujours est-il que le groupe de Massilia signe ici un très bon album qui promet des perspectives intéressantes.


Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 10361