Et non, il ne s'agit pas d'une remember mais bel et bien de la kronik de la réédition de ce morceau d'anthologie qui avait secoué le Grind Core en l'an de grâce 1994. "Unrest" est l'unique full length jamais sorti par DISRUPT qui, à l'instar de TERRORIZER, n'a pas eu besoin d'une flopée de disques pour graver au cutter son nom dans les pages du Rock et du Roll. "Unrest" est plus qu'un simple disque, il fait partie des piliers du temple du Grind Crusty à souhait.

Relapse réédite donc "Unrest" dans sa version originelle – hormis un nouvel artwork – l'œuvre est inviolée. Les 30 chansons directes et massives n'ont souffert d'aucun remix daubeux; tout est là: splendide, immuable, inaltéré. On peut débattre sur les rééditions et philosopher sur leur légitimité et leur utilité, mais ici, il faut reconnaître que cette initiative est louable car elle offre à DISRUPT l'occasion de réparer l'infamie qui l'a frappé. Bien que culte, ce groupe US est toujours resté plus ou moins confinés à la confidentialité alors qu'il mérite amplement de siéger aux côtés de NAPALM DEATH, ENT ou BLOCKHEADS au Panthéon du Grind Core. Grâce à "Unrest", on replonge au cœur du Grind Core d'antan, à la genèse du Grind... De ce fait, on est loin, très loin, des mesquineries embourgeoisées qui grouillent ici et là. Point de tartufferies, que du Grind Crust authentique et sans fioriture, du bonheur en barre!

DISRUPT en tant que distingué représentant du Grind Core, l'unique fils du Punk Rosbif des 70's (musicalement et idéologiquement) propose un style qui pourra paraître un tantinet désuet et archaïque, mais c'est bien ce classicisme qui fait que "Unrest" n'a pas pris une ride. Même si elle est éloignée des canons de l'esthétisme actuel – et souvent bien niaiseux – la musique de DISRUPT est fantastique: viscérale, intense et sincère. Un feeling Punk omniprésent qui renforce l'ambiance "à l'arrache" des 30 chansons de cette rondelle. Disons que DISRUPT n'a gardé de GBH, THE EXLPOITED ou DISGUST que l'essentiel: l'urgence et la spontanéité pour y injecter une surdose de violence et de hargne.

Cet album est la définition même du Grind Core Old School.

Si vous frétillez sur TERRORIZER, PHOBIA, ENT et les plus virulents DRILLER KILLER, vous ne pourrez que (re)tomber amoureux de DISRUPT. Un grand groupe qui avait sorti un grand album de Grind Core sans chichi ni verbiage pompeux. Ici, il est question d'écraser, d'annihiler tout ce qui est snobinard, fils à papa et greluches emperlousées... Vous l'aurez compris, l'esprit Anar/Punk ne se retrouve pas que dans la musique mais aussi dans le message vociféré par le chanteur.

La prod', même si elle s'est pris 13 piges dans le buffet reste parfaitement idéale. Le son Garage ne meurt jamais, non? En 1994, DISRUPT était à la pointe de la modernité, aujourd'hui, il est l'archétype du classicisme grandiose. Un album intemporel et immortel. Tout sur cet album sent l'herbe et le patchouli, le parfum des poubelles au petit matin gris.

Du beau, du bon, du vrai Grind Core authentique sans colorant ni conservateur! C'est comme si DARKTHRONE rééditait son "Transylvanian Hunger"... pourrait-on y redire quelque chose? Pourrait-on conclure la kro sans qu'elle s'achève sur un "buy or die"?


Rédigé par : Cobra Commander | CULTE/20 | Nb de lectures : 13491